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ligue nationale
de volley

Il faudra compter sur le Paris Volley

le 23/01/2025
Avec un effectif chamboulé, le Paris Volley était en pleine crise de confiance et de résultats en début de saison (3 succès, 8 défaites). Mais depuis quelques semaines, la courbe semble s’inverser avec cinq victoires de rang. L’entraîneur Nikola Matijasevic se veut à la fois lucide et confiant pour la suite.
lnv

Comment expliquer ce début de saison presque catastrophique ?

Nikola Matijasevic : « Je vais être très direct. Nous avons dû changer tout notre effectif pour des raisons avant tout économiques. Nous avons recruté des joueurs n’ayant aucun vécu ensemble et donc aucun automatisme. Je pense que le Paris Volley a l’effectif le moins expérimenté du championnat avec beaucoup de jeunes âgés de 18 à 21 ans. Certains découvrent l’exigence du haut niveau. Avec un ou deux anciens pour les encadrer, nous aurions pu gagner du temps, mais ce n’était financièrement pas possible. On s’est donc retrouvé avec quelqu’un comme Nik Mujanovic – qui progresse énormément – titulaire à la pointe alors qu’il était remplaçant à Monza. »

Vous avez concédé huit défaites en onze matchs.

Nikola Matijasevic : « Ça a été une période très noire pour l’équipe. Nous enchaînions les défaites et surtout nous n’arrivions pas à gérer les derniers moments des sets. Je ne dirais pas que les joueurs avaient peur, mais ils avaient du mal à contrôler leur stress dans ces moments décisifs. La lucidité disparaissait dans le money time. Je pense par exemple à Sète et Toulouse à la maison (ndlr : défaites 2-3 ; 0-3) ou à partir du 20e point, on se mettait à déjouer. J’ai un groupe jeune et réceptif, alors on a eu beaucoup de discussions à la fois individuelles et collectives. On a beaucoup travaillé que ce soit au service, à la réception ou au block-défense. Des secteurs importants dans lesquels nous avions du mal. Nous avons même pensé à un moment donné appeler un psychologue du sport, sans y avoir recours. Le travail commence à payer. »

Aujourd’hui, le Paris Volley est sur une dynamique positive. À quel moment s’est opéré le déclic ?

Nikola Matijasevic : « À Saint-Nazaire ou après un 1er set catastrophique (10-25), on remporte le match en quatre manches. J’ai senti un changement chez les garçons. Et derrière, on se fait peur à Sète en gagnant les deux premiers sets avant de conclure au cinquième. J’ai senti que les joueurs prenaient enfin conscience de leurs capacités et confiance dans leur jeu. L’apport de Jérémie Mouiel – un des meilleurs libéros du championnat – et de Gildas Prevert au centre font du bien à l’équipe. Depuis Saint-Nazaire, nous sommes à cinq victoires de suite et je vois surtout des joueurs comme Mujanovic, Peng, Wetter être de mieux en mieux. Même si cette série finira par s'arrêter, on va essayer de la rallonger un peu. Et puis je veux ajouter quelque chose. Nous avons pu nous en sortir grâce aux joueurs, mais aussi au staff et aux dirigeants. Quand vous êtes avec des gens comme Yannick Bazin notre manager général ou Kamil Rachidi notre directeur financier, c’est tout de suite plus facile. Sans oublier mon adjoint Nikola Kovacevic à qui je laisse de plus en plus de place notamment pendant les séances d’entraînements. Tout le monde va dans le même sens. »

Il reste huit matchs avant la fin de la saison régulière. Les quatre prochains face à des concurrents directs sont-ils plus importants que jamais dans la course au Top 8 ?

Nikola Matijasevic : « L’an passé, nous avions attendu la dernière ou l’avant dernière journée pour aller en phase finale. Je pense que le scénario risque de se répéter encore une fois. Mais il est vrai que février nous en dira un peu plus pour la suite. Il faudra déjà bien aborder la réception de Poitiers pour confirmer les succès contre Tourcoing et Montpellier. Même si Montpellier était diminué avec l’absence de Nicolas Le Goff, la victoire n’était pas acquise pour autant. Le plus dur chez nous, c’est de gagner. Charpy est souvent plein mais nous n’arrivons pas à faire plaisir à nos supporters avec des victoires (ndlr : 3/8). Battre Poitiers chez nous serait une bonne chose pour viser une qualification plus sereine que l’an passé. »

lnv