
Tour de France des clubs : Narbonne

De l’ambition sur la table
Malgré une avant-dernière place la saison dernière, Narbonne est lancé dans un projet ambitieux. Nouvelle salle, noyau dur conservé, recrutement costaud, les Centurions veulent faire parler d’eux à la rentrée.
Guillermo Falasca n’y est pas allé par quatre chemins. Il ne s’est pas non plus aventuré dans des voies inconnues. Mais il a frappé fort ! Le coach hispano-argentin du Narbonne Volley a quelques relations dans le milieu. Pas gêné pour deux sous par le confinement quand il s’est penché sur la construction de l’équipe 2020-2021, Guillermo Falasca avait déjà son canevas en tête. Objectif premier : conserver le socle, les murs porteurs. Avec neuf joueurs du club reconduits, dont le quatuor majeur, Ludovic Duee, Rémi Bassereau, Lisandro Zanotti et Mousse Gueye, le technicien audois a le lien, le pont, celui qui matérialise la continuité et la croyance dans le projet. « Un bloc de joueurs va rester ici. Avec le centre de formation, on a un groupe de seize joueurs pour la saison prochaine et on en garde neuf, c’est une bonne chose. Ça donne une bonne indication aux joueurs, une continuité. C’est concret, on ne change pas tous les ans. Ce sont de bons indices. Notre objectif, c’est essayer de donner de la stabilité à notre projet », explique Guillermo.
Et ce n’est pas le résultat sportif net plutôt mitigé de l’exercice 2019-2020 qui va remettre cela en cause. Avant-dernier, Narbonne a payé un lourd tribut aux blessures en cascade sur ces joueurs majeurs (Zanotti, Bassereau, Shaw). « La saison a changé le jour où Zanotti s’est cassé la main et a été absent huit ou neuf matchs. Pour nous, cela a été catastrophique. Mais sur la deuxième partie, on a été plutôt très réguliers. Au final, c’est une sensation un peu bizarre. On termine avant-dernier, avec une bonne équipe et des joueurs qui veulent rester car ils voient que l’on veut construire une équipe très compétitive et qu’en interne, les choses sont bien parties », poursuit le technicien hispanique.
Désormais installé à l’Arena, sa nouvelle salle de 3 600 places, Narbonne a posé sur la table de sérieux atouts et de hautes ambitions. Le budget a été largement gonflé, les perspectives réhaussées. Et le recrutement a suivi, autour d’une filière argentine (ils seront quatre Argentins la saison prochaine) et une tête de gondole chevronnée, le passeur Nicolas Uriarte. Une sacrée bonne pioche pour les Centurions et l’assurance d’une véritable connexion aussi dans l’équipe, avec les arrivées des deux centraux argentins, Martin Ramos et Nicolas Zerba. Mais comment donc Guillermo a-t-il convaincu un tel passeur de venir à Narbonne ? « Je lui ai promis beaucoup de choses ! », lâche le coach, dans un grand éclat de rire. « Il a joué quelques années en Pologne avec mon frère, il est très ami avec Zanotti, ça faisait pas mal de choses pour convaincre Nico de rejoindre le projet de Narbonne. » Pour les autres recrues, Guillermo est resté en terrain de connaissance. Ainsi, le pointu allemand, Simon Hirsch, était-il dans ses radars depuis un moment. « Je connais bien Simon. Je cherchais un pointu de vitesse de jeu et Simon joue vite, il va ouvrir le terrain », avance Guillermo.
Dans cette opération de séduction et de recrutement, la salle a aussi joué son rôle convient l’entraîneur narbonnais. « La nouvelle salle c’est un saut énorme et pour le projet, ça parle beaucoup. Jouer des matchs avec 3 000 personnes derrière, ce n’est pas la même chose », glisse Guillermo. Reste maintenant aux Centurions à être en phase avec les ambitions et le projet du club. Une qualification en Play-Offs semble être le minimum requis pour la saison prochaine. « Le championnat de France est très compliqué. Avec l’expérience de l’année passée, tu ne sais jamais ce qui peut se passer », tempère Guillermo, prudemment, mais sans se cacher pour autant. « On a augmenté le budget, on espère avoir une équipe très compétitive. Si tout se passe bien, si on n’a pas de blessé, on peut être haut classé. Cette année, avec le contexte particulier, il y aura encore plus de facteurs à contrôler », prévient l’ancien attaquant du club, qui a lancé ce lundi la préparation des Centurions.