
Le joli Mende de Faipule

De l’île de Wallis à Mende, le pointu polynésien a fait un beau voyage en LNV. Plutôt bien lancé en ce début de saison, Faipule Kolokilagi veut porter le MVL au plus haut et espère venir titiller les cadors de la catégorie.
L’accent siffle toujours, au creux des mots. Faipule parle lentement, posément, sans tapage. Le pointu du Mende Lozère Volley n’est pas un expansif. Il trouve du bon dans les choses simples, sans avoir besoin de recourir à de grandes démonstrations. Mais dans sa voix, il y a toujours quelques grains de sable et un rayon de soleil, des souvenirs de carte postale de son île natale, Wallis, bande de terre paradisiaque de la collectivité d’outre-mer française de Wallis-et-Futuna. «ça fait un petit moment que je n’y suis plus retourné», concède-t-il, avec une pointe de nostalgie. «Mes parents sont toujours là-bas. Tant que je n’y vais pas ça va. Mais quand je rentre en métropole, après y être allé, le premier mois est très dur, après ça passe», sourit l’attaquant lozérien.
Débarqué au pôle France à Talence, près de Bordeaux, à l’âge de 16 ans, Faipule s’est construit un peu tout seul. Porté par la passion du volley, l’ambition, le désir chevillé de devenir joueur professionnel, il a relevé le défi. «Mes parents m’ont juste déposé à Bordeaux. Le fait de les voir partir, sans savoir quand je pourrais les revoir, ça a été très dur. Les deux premières années ont vraiment été très dures. L’adaptation au climat, la vie, c’était vraiment l’opposé. Ici, tu es toujours en train de courir, tu es toujours en retard ! Là-bas, il n’y a pas vraiment de stress. Mais je voulais vraiment performer», raconte Faipule.
Très vite, le jeune et puissant attaquant wallisien montre de belles capacités. A 19 ans, il fait des débuts en LAM très prometteurs avec Chaumont. Il trace sa voie, creuse le sillon deux ans durant en Haute-Marne. Mais des tendinites récurrentes au genou vont venir freiner régulièrement son ascension. Aujourd’hui, à 26 ans, Faipule est un attaquant référencé de Ligue BM, passé par Tourcoing, Le Plessis-Robinson et Nancy. A chaque fois, il a laissé une trace, quelques jolies performances et cette image discrète et bienveillante, ces qualités indéniables dans la vie de tous les jours, mais qui lui ont finalement peut-être un peu coûté sur le terrain. «Ce qui me manque, c’est d’être plus méchant dans mon attitude sur le terrain. On m’a toujours dit d’être plus méchant. On ne m’a jamais vu en colère sur le terrain. C’est dans ma nature, ma personnalité, ça vient peut-être des îles», sourit encore Faipule.
N'empêche, même en souriant, Faipule fait plutôt mal depuis le début de saison. Après un confinement passé à travailler et à soigner au mieux ses petits problèmes de genou, l’arme offensive n°1 du MLV est plutôt dans les clous après six journées disputées. Quatrième du classement avec un bilan à l’équilibre (3-3), l’équipe de Constant Tchouassi se pose clairement en outsider, même si c’est en retrait du trio de tête, Nancy, Saint-Nazaire et Saint-Jean-d’Illac, qui mène la danse actuellement en LBM. «ça se passe plutôt bien. La victoire à Saint-Quentin (2-3) a fait du bien pour la confiance. On espère vraiment embêter tout le monde et créer des surprises», avance Faipule, qui y met clairement du sien en ce début de saison. Troisième scoreur de la division avec 106 points, derrière Martin Jambon et Pepe Gonzalez, Faipule tourner à près de 18 points par match ! «Je me sens vraiment très bien. J’ai tout fait pour à l’intersaison. J’ai vraiment envie de faire quelque chose avec Mende. Pour l’instant tout se passe bien, mais l’important maintenant, c’est de rester régulier», convient l’attaquant.
Avec la venue de Saint-Nazaire samedi, Mende et Faipule aimeraient frapper un grand coup et rebattre un peu les cartes face à un candidat déclaré à la montée. «C’est un gros match pour nous. Eux ont la pression, ils n’ont pas le droit à l’erreur. Ils viennent ici pour gagner», résume le Wallisien. Bien dans sa peau et dans son jeu en LBM, le pointu lozérien n’en a pas pour autant perdu son objectif de carrière, toujours très clair : s’installer un jour, solidement en Ligue A, même s’il ne rumine absolument pas le temps passé. « En France, le niveau est vraiment élevé, il y a pas mal d’étrangers. J’ai eu des propositions pour jouer en Ligue A à l’intersaison, mais je n’étais pas sûr d’être titulaire. Je ne voulais pas prendre de risque. J’ai tout fait ces derniers mois pour performer et pouvoir jouer, genre dans deux ans, en Ligue AM. J’espère montrer en Ligue BM que je peux jouer en Ligue AM », confesse Faipule, toujours sans élever la voix.
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