keyboard_arrow_up
ligue nationale
de volley
Alexandra, la belle Victoire

Alexandra, la belle Victoire

le 02/12/2020
Libéro emblématique de Béziers, désormais coleader de LAF, Alexandra Rochelle demeure, à bientôt 37 ans, une compétitrice passionnée et inébranlable sous son nouvel habit de jeune...
laf

Libéro emblématique de Béziers, désormais coleader de LAF, Alexandra Rochelle demeure, à bientôt 37 ans, une compétitrice passionnée et inébranlable sous son nouvel habit de jeune maman.

Dans sa voix, le plaisir vole toujours en éclat. Mardi soir, alors que Béziers vient tout juste de réaliser une grosse perf sur le parquet du VBN (0-3), revenant du même coup à hauteur des Nantaises en tête du championnat, la libéro de Béziers savoure l’instant en un claquement de mots : « On fait un gros match, ouais, ouais ! », dit-elle, d’un ton d’exaltation. L’Angel blond du Béziers Volley, figure tutélaire du club, entame sa neuvième saison et le bonheur n’a pas pris une ride. Le goût du défi est là aussi, ardent, intact. 

Pourtant, à bientôt 37 ans, le 14 décembre prochain, Alexandra a déjà fait un beau et long voyage. Internationale, championne de France 2018, elle a connu les honneurs et l’extase. Elle aurait pu se retirer en apothéose, après un titre de championne de France 2018, et une finale jouée à quatre mois et demi d’une grossesse «cachée», révélée seulement par la blonde vaillante et impétueuse, à ses copines et sur le terrain même, à l’avant-dernier point du match ! « Les docteurs m’avaient rassurée, il n’y avait aucun risque. Je ne me posais pas de question. Je voulais que ça reste mon problème et pas le problème d’une équipe », confesse-t-elle aujourd’hui.

C’est tout cela Alexandra. Une passion sans bordures pour son sport, une fibre incassable pour la compétition. Victoire, sa fille, est née dans la foulée du sacre, mais cela ne pouvait pas signifier la fin de l’aventure. Bien au contraire. « Je suis une compétitrice, ça reste ma passion et à partir du moment où tu as les moyens d’y arriver, il faut y aller. Pour moi, je ne suis pas sur la pente descendante. Le jour où je verrai que physiquement, psychologiquement, je ne suis plus là, que ça ne me fait plus plaisir, que je ne rigole plus, ce sera le moment d’arrêter. Mais là, ce n’est pas le cas. Ce n’est pas terminé », clame l’emblématique libéro biterroise.

Maman et sportive de haut niveau, cela n’a donc rien d’inconciliable et ça rend même les…victoires encore plus belles. Alors, après une saison de mère à part entière en 2018-2019, Alexandra a remis la tunique la saison passée. Son nouveau statut n’a pas ébranlé ses convictions. Il suffisait juste de se refaire un physique à la norme et Alexandra n’a pas rechigné au travail. Dès la fin décembre 2018, quelques mois seulement après son accouchement le 31 octobre, elle était déjà à l’ouvrage, à l’entraînement, orchestrant son retour programmé aux affaires ! « Après une grossesse, pour certaines parfois, c’est difficile de revenir. Maintenant, je suis libéro, je ne suis pas attaquante, c’est plus facile, je n’ai pas besoin de sauter », avise celle qui était persuadée de revenir à son niveau. « Je suis sur un poste où je n’ai pas les traumatismes des épaules, des genoux, je n’ai pas tout cela. Moi, c’est surtout de la technique, et la technique, tu l’as en toi, tu ne le perds pas. C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. Après, il ne faut pas se leurrer, une grossesse, ça abîme. Mais si tu arrives à revenir physiquement, ça se passe bien. Je n’avais pas de kilos à perdre, j’avais tout le foncier à refaire, mais c’est vite revenu et physiquement aujourd’hui, je me sens à 100%. »

Avec sa gardienne du temple, toujours ventre à terre, qu’il soit plat aujourd’hui ou légèrement arrondi hier, Béziers est désormais avec les meilleurs et s’inscrit clairement, franchement, dans le premier cercle LAF. Pour Alexandra, inutile de puiser la motivation. La source est là, continuelle, naturelle. « Je joue à Béziers, avec des bonnes coéquipières et c’est plus simple de durer quand autour de toi, ça tient la route. Jouer en haut, c’est cela qui me permet de durer », exprime Alexandra, qui peut compter sur son compagnon et ses parents pour gérer Victoire et l’intendance, quand la libéro est sur les planches, à livrer bataille, comme elle aime tant le faire. « La petite est entourée, je pars sereine. Au moins, je me repose, je suis peinarde, je ne fais pas à manger, je ne fais pas les lessives et je ne fais pas le ménage ! Il faut voir le côté positif », lâche Alexandra, dans un grand éclat de rire. L’aventure continue et toutes les victoires sont belles désormais.           



Ne ratez rien de l'actualité du Volley Pro en vous inscrivant à la newsletter hebdomadaire ! Avec en plus un cadeau de bienvenue dès l'inscription dans votre boîte mail. Rendez-vous ici !
laf