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« Des clés pour réussir »

« Des clés pour réussir »

le 19/01/2021
Porteur d’un projet massivement soutenu par les clubs, le nouveau président de la lnv, Yves Bouget, prône un volley d’excellence et un spectacle de qualité pour mieux exposer et faire grandir son sport, grâce...
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Porteur d’un projet massivement soutenu par les clubs, le nouveau président de la lnv, Yves Bouget, prône un volley d’excellence et un spectacle de qualité pour mieux exposer et faire grandir son sport, grâce notamment à des championnats attractifs et compétitifs.

 

Quelles vont être les grandes orientations, les grands chantiers de votre mandature ?

J’ai été élu et porté à la présidence de la lnv, par mes collègues présidents. Depuis 4 ans , face à l’inaction globale de la lnv, il y avait la volonté de développer un projet, dont aujourd’hui on est très fier. Depuis une trentaine d’années que la Ligue existe, c’est finalement la première fois que les présidents de clubs se mettaient autour d’une table, la première fois qu’ils se parlaient, la première fois qu’ils oubliaient l’intérêt personnel pour parler de l’intérêt collectif. Si on a une chose à retenir de tout ça, c’est celle-là : les présidents de clubs ont compris que c’est l’intérêt collectif qui ferait avancer l’intérêt individuel et ils ont accepté de s’investir véritablement. On a donc créé un projet, qui est un projet à long cours, qui ne se réalise pas en un claquement de doigts, surtout quand on trouve une lnv qui, aujourd’hui, n’a plus du tout aucune entrée financière exogène, « d’output », et qui ne vit que sur l’impôt qu’elle prélève sur les clubs. C’est dangereux car mortifère.

 

Concrètement, que regroupe ce projet, dénommé « Volley d’Excellence » ?

Le projet d’un Volley d’Excellence est simple. C’est une volonté d’accroître d’abord la visibilité du volley. Le sport pro, avant d’être un sport, est un spectacle. La qualité du spectacle, pour le coup, dépend de la qualité sportive que l’on va proposer. D’où la nécessité d’avoir un volley d’excellence si on veut un spectacle de qualité. Avoir un volley d’excellence, c’est commencer par avoir une visibilité. Aujourd’hui, on est peu existant dans l’univers digital, sur les réseaux sociaux. On y travaille fortement depuis quinze jours, trois semaines. Il faut créer de la fan expérience, de la micro-vidéo, des highlights, faire en sorte que toutes les chaînes d’infos puissent avoir chaque semaine un petit résumé de trente secondes de nos championnats. Il faut travailler pour que les moments forts de la saison soient repris par des chaînes reconnues comme des chaînes de spectacle sportif, accessibles à tous. Le sport spectacle passe par la visibilité. Vous n’allez pas voir un artiste si vous ne le connaissez pas. C’est une règle de base. Donc, faisons-nous connaître et on aura envie de venir nous voir. Ensuite, le match de volley est un lieu de fête, un lieu de rencontre, un lieu de partage et il faut aussi du spectacle dans le spectacle. On vient pour vivre l’évènement, avec l’objet principal que sont le match, les joueurs, les artistes. Mais il y a aussi l’objet secondaire que je crée, les gens avec qui je le partage. On a ce devoir de prolonger l’évènement par un autre évènement ou d’intégrer dans l’évènement un deuxième évènement. Aujourd’hui, avec le digital, on peut créer du spectacle dans le spectacle. Les gens sont demandeurs de cette participation, ils ont envie d’être associés aux choses. On a souvent pris les spectateurs pour des momies assises. Aujourd’hui, si vous voulez que la jeune génération vienne dans les salles de sport, il faut lui parler avec ses codes. Et ses codes, c’est les smartphones, et il y a plein d’animations possibles en cours de match à travers les smartphones. Aujourd’hui, il faut mettre en place ces outils de spectacle. Enfin, le troisième axe du projet, il est évident : il faut créer un écosystème économique vertueux. Aujourd’hui, je ne connais pas de spectacle vivant qui peut vivre en étant dépendant à 70% de l’argent public. Il faut impérativement qu’on développe une Ligue qui apporte un sponsoring national, une visibilité nationale à son partenaire, mais aussi des clubs qui investissent beaucoup dans la qualité des « hospitalities ». C’est aujourd’hui une des clés du sponsoring. Les partenaires privés viennent chercher ce que viennent chercher les spectateurs. Ils viennent chercher du réseau, de la relation, du plaisir de partager. Les hospitalities, c’est du business, mais c’est aussi tout ça. Un sport comme le nôtre, qui est un sport où le plus grand nombre de volleyeurs sont des volleyeuses, où une femme peut venir seule voir un match de volley sans être importuner, où on peut venir en famille, où on vous laisse aller sur le terrain à la fin du spectacle rencontrer les artistes, avec des joueurs accessibles, a toutes les clés aujourd’hui pour correspondre à l’aspiration véritable d’humilité, de chaleur, de partage. On a toutes ces qualités dans le volley et je pense qu’elles correspondent aujourd’hui à une vraie volonté des entreprises, qui ont besoin de parler à leurs salariés et de donner du sens à la vie. On a des éléments fondamentaux pour porter notre projet. Et depuis deux, trois ans, c’est un trait fort que l’on voit arriver : les nouveaux présidents sont de plus en plus des entrepreneurs. On passe à un monde de businessmen professionnels. Quand on parle de sport spectacle et d’évènementiel, j’ai aujourd’hui une majorité de présidents qui comprennent bien ce que je veux dire. Aujourd’hui, il y a clairement un changement de paradigme.

 

Dans ce contexte, quel doit être le rôle de la lnv vis-à-vis des clubs ?

C’est important que la lnv comprenne qu’elle est une société de services aux clubs. Pour moi, c’est une société de prestation de services. Ça aussi, c’est un sujet important parce que les clubs sont parfois fortement désarmés quand ils doivent prendre des décisions. Notre travail essentiel dans le projet, c’est aussi d’amener l’ensemble des clubs professionnels à se structurer comme des PME. Il faut que le président qui fait tout disparaisse et que le président, animateur global et porteur de projet, apparaisse. La lnv va aider les clubs à se structurer elle doit fournir de plus en plus de fonctions support.

 

Pour réaliser cela, vous pouvez en plus vous adosser à une vraie crédibilité sportive. Aujourd’hui, les championnats lnv sont compétitifs !

Pour bien connaître l’ensemble des Ligues qui comptent, la Ligue brésilienne, la ligue russe, la ligue italienne et la ligue polonaise : oui, en Europe, on est la quatrième ligue, si on regarde les quatre premiers clubs de chaque championnat. En revanche, si on regarde le médian, quand vous arrivez au 6e ou 7e club de LAF ou LAM, on n’a rien à envier aux autres championnats, hormis les championnat italien et russe qui restent devant nous, en termes de niveau sportif ! Et je pense que cela va continuer. La crise économique rebat profondément les cartes. II y a des joueurs de zone A, zone B, zone C, en termes de qualité. Jusqu’à présent, on touchait du B+, parfois A-. Aujourd’hui, on voit des A- arriver parce qu’ils ont réalisé que le France était un pays de sécurité sociale globale et que les contrats étaient toujours payés à terme. Notre Ligue, aujourd’hui, estau moins la troisième Ligue européenne.

 

Sur le terrain de la visibilité télévisuelle, quels sont les sillons à creuser ?

On a une relation à reconstruire. Le constat aujourd’hui c’est que c’est le volley qui paye pour être diffusé. Et il paye pour être diffusé sur une chaîne (Sport en France) qui n’est regardée par personne, car très peu de monde peut la recevoir. Aujourd’hui, on a deux façons de se mettre en scène : la tv et la lnv tv. Il va falloir retravailler le produit lnv tv pour qu’il corresponde aux critères de qualité vidéo que tout le monde est en droit d’attendre, faire du storytelling, de la production locale. Après, concernant la tv, je crois plus à la construction d’une relation et notre priorité sera d’essayer de faire en sorte que les tv, actrices dans le monde du sport, soient intéressées déjà par nos phases finales.

 

Vous avez pris la présidence de la lnv, mais cédé en retour celle du TVB, où vous avez œuvré de nombreuses années. Cela n’a-t-il pas été trop difficile ?

Très sincèrement, abandonner la présidence du TVB est un crève-cœur. Si je débranche mon cerveau et que je parle ressenti, affection et émotion, c’est compliqué mais le conflit d’intérêt était évident. Tout le monde sait l’attachement que j’ai pour ce club. J’ai œuvré pendant tellement de temps, on a construit avec Pascal Foussard de tellement belles équipes. En sport collectif, c’est tout de même le premier club de France , tous sports confondus, sur les quinze dernières années en terme de palmarès. Oui, c’est une décision forte de sens qui me touche. Après, je ne sais pas faire les choses à moitié. J’ai réfléchi longuement quand mes collègues présidents m’ont demandé de porter le projet. J’ai beaucoup participé à son développement mais je n’avais pas prévu de le porter. Je l’ai fait parce que globalement, 95% des clubs soutiennent ce projet. Donc j’ai considéré qu’il y avait là des clés pour réussir. C’est vraiment le projet des clubs. 


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«Des clés pour réussir»

 

Porteur d’un projet massivement soutenu par les clubs, le nouveau président de la lnv, Yves Bouget, prône un volley d’excellence et un spectacle de qualité pour mieux exposer et faire grandir son sport, grâce notamment à des championnats attractifs et compétitifs.

 

Quelles vont être les grandes orientations, les grands chantiers de votre mandature ?
J’ai été élu et porté  à la présidence de la lnv, par mes collègues présidents. Depuis 4 ans , face à l’inaction globale de la lnv, il y avait la volonté de développer un projet, dont aujourd’hui on est très fier. Depuis une trentaine d’années que la Ligue existe, c’est finalement la première fois que les présidents de clubs se mettaient autour d’une table, la première fois qu’ils se parlaient, la première fois qu’ils oubliaient l’intérêt personnel pour parler de l’intérêt collectif. Si on a une chose à retenir de tout ça, c’est celle-là : les présidents de clubs ont compris que c’est l’intérêt collectif qui ferait avancer l’intérêt individuel et ils ont accepté de s’investir véritablement. On a donc créé un projet, qui est un projet à long cours, qui ne se réalise pas en un claquement de doigts, surtout quand on trouve une lnv qui, aujourd’hui, n’a plus du tout aucune entrée financière exogène, « d’output », et qui ne vit que sur l’impôt qu’elle prélève sur les clubs. C’est dangereux car mortifère.

 

Concrètement, que regroupe ce projet, dénommé « Volley d’Excellence » ?
Le projet d’un Volley d’Excellence est simple. C’est une volonté d’accroître d’abord la visibilité du volley. Le sport pro, avant d’être un sport, est un spectacle. La qualité du spectacle, pour le coup, dépend de la qualité sportive que l’on va proposer. D’où la nécessité d’avoir un volley d’excellence si on veut un spectacle de qualité. Avoir un volley d’excellence, c’est commencer par avoir une visibilité. Aujourd’hui, on est peu existant dans l’univers digital, sur les réseaux sociaux. On y travaille fortement depuis quinze jours, trois semaines. Il faut créer de la fan expérience, de la micro-vidéo, des highlights, faire en sorte que toutes les chaînes d’infos puissent avoir chaque semaine un petit résumé de trente secondes de nos championnats. Il faut travailler pour que les moments forts de la saison soient repris par des chaînes reconnues comme des chaînes de spectacle sportif, accessibles à tous. Le sport spectacle passe par la visibilité. Vous n’allez pas voir un artiste si vous ne le connaissez pas. C’est une règle de base. Donc, faisons-nous connaître et on aura envie de venir nous voir. Ensuite, le match de volley est un lieu de fête, un lieu de rencontre, un lieu de partage et il faut aussi du spectacle dans le spectacle. On vient pour vivre l’évènement, avec l’objet principal que sont le match, les joueurs, les artistes. Mais il y a aussi l’objet secondaire que je crée, les gens avec qui je le partage. On a ce devoir de prolonger l’évènement par un autre évènement ou d’intégrer dans l’évènement un deuxième évènement. Aujourd’hui, avec le digital, on peut créer du spectacle dans le spectacle. Les gens sont demandeurs de cette participation, ils ont envie d’être associés aux choses. On a souvent pris les spectateurs pour des momies assises. Aujourd’hui, si vous voulez que la jeune génération vienne dans les salles de sport, il faut lui parler avec ses codes. Et ses codes, c’est les smartphones, et il y a plein d’animations possibles en cours de match à travers les smartphones. Aujourd’hui, il faut mettre en place ces outils de spectacle. Enfin, le troisième axe du projet, il est évident : il faut créer un écosystème économique vertueux. Aujourd’hui, je ne connais pas de spectacle vivant qui peut vivre en étant dépendant à 70% de l’argent public. Il faut impérativement qu’on développe une Ligue qui apporte un sponsoring national, une visibilité nationale à son partenaire, mais aussi des clubs qui investissent beaucoup dans la qualité des « hospitalities ». C’est aujourd’hui une des clés du sponsoring. Les partenaires privés viennent chercher ce que viennent chercher les spectateurs. Ils viennent chercher du réseau, de la relation, du plaisir de partager. Les hospitalities, c’est du business, mais c’est aussi tout ça. Un sport comme le nôtre, qui est un sport où le plus grand nombre de volleyeurs sont des volleyeuses, où une femme peut venir seule voir un match de volley sans être importuner, où on peut venir en famille, où on vous laisse aller sur le terrain à la fin du spectacle rencontrer les artistes, avec des joueurs accessibles, a toutes les clés aujourd’hui pour correspondre à l’aspiration véritable d’humilité, de chaleur, de partage. On a toutes ces qualités dans le volley et je pense qu’elles correspondent aujourd’hui à une vraie volonté des entreprises, qui ont besoin de parler à leurs salariés et de donner du sens à la vie. On a des éléments fondamentaux pour porter notre projet. Et depuis deux, trois ans, c’est un trait fort que l’on voit arriver : les nouveaux présidents sont de plus en plus des entrepreneurs. On passe à un monde de businessmen professionnels. Quand on parle de sport spectacle et d’évènementiel, j’ai aujourd’hui une majorité de présidents qui comprennent bien ce que je veux dire. Aujourd’hui, il y a clairement un changement de paradigme.

 

Dans ce contexte, quel doit être le rôle de la lnv vis-à-vis des clubs ?

C’est important que la lnv comprenne qu’elle est une société de services aux clubs. Pour moi, c’est une société de prestation de services. Ça aussi, c’est un sujet important parce que les clubs sont parfois fortement désarmés quand ils doivent prendre des décisions. Notre travail essentiel dans le projet, c’est aussi d’amener l’ensemble des clubs professionnels à se structurer comme des PME. Il faut que le président qui fait tout disparaisse et que le président, animateur global et porteur de projet, apparaisse. La lnv va aider les clubs à se structurer elle doit fournir de plus en plus de fonctions support.

 

Pour réaliser cela, vous pouvez en plus vous adosser à une vraie crédibilité sportive. Aujourd’hui, les championnats lnv sont compétitifs !

Pour bien connaître l’ensemble des Ligues qui comptent, la Ligue brésilienne, la ligue russe, la ligue italienne et la ligue polonaise : oui, en Europe, on est la quatrième ligue, si on regarde les quatre premiers clubs de chaque championnat. En revanche, si on regarde le médian, quand vous arrivez au 6e ou 7e club de LAF ou LAM, on n’a rien à envier aux autres championnats, hormis les championnat italien et russe qui restent devant nous, en termes de niveau sportif ! Et je pense que cela va continuer. La crise économique rebat profondément les cartes. II y a des joueurs de zone A, zone B, zone C, en termes de qualité. Jusqu’à présent, on touchait du B+, parfois A-. Aujourd’hui, on voit des A- arriver parce qu’ils ont réalisé que le France était un pays de sécurité sociale globale et que les contrats étaient toujours payés à terme. Notre Ligue, aujourd’hui, estau moins la troisième Ligue européenne.

 

Sur le terrain de la visibilité télévisuelle, quels sont les sillons à creuser ?

On a une relation à reconstruire. Le constat aujourd’hui c’est que c’est le volley qui paye pour être diffusé. Et il paye pour être diffusé sur une chaîne (Sport en France) qui n’est regardée par personne, car très peu de  monde peut la recevoir. Aujourd’hui, on a deux façons de se mettre en scène : la tv et la lnv tv. Il va falloir retravailler le produit lnv tv pour qu’il corresponde aux critères de qualité vidéo que tout le monde est en droit d’attendre, faire du storytelling, de la production locale. Après, concernant la tv, je crois plus à la construction d’une relation et notre priorité sera d’essayer de faire en sorte que les tv, actrices dans le monde du sport, soient intéressées déjà par nos phases finales.

 

Vous avez pris la présidence de la lnv, mais cédé en retour celle du TVB, où vous avez œuvré de nombreuses années. Cela n’a-t-il pas été trop difficile ?

Très sincèrement, abandonner la présidence du TVB est un crève-cœur. Si je débranche mon cerveau et que je parle ressenti, affection et émotion, c’est compliqué mais le conflit d’intérêt était évident. Tout le monde sait l’attachement que j’ai pour ce club. J’ai œuvré pendant tellement de temps, on a construit avec Pascal Foussard de tellement belles équipes. En sport collectif, c’est tout de même le premier club de France , tous sports confondus, sur les quinze dernières années en terme de palmarès. Oui, c’est une décision forte de sens qui me touche. Après, je ne sais pas faire les choses à moitié. J’ai réfléchi longuement quand mes collègues présidents m’ont demandé de porter le projet. J’ai beaucoup participé à son développement mais je n’avais pas prévu de le porter. Je l’ai fait parce que globalement, 95% des clubs soutiennent ce projet. Donc j’ai considéré qu’il y avait là des clés pour réussir. C’est vraiment le projet des clubs.

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