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ligue nationale
de volley

«Le sentiment d’avoir accompli les choses»

le 22/10/2021
Gabriel Denys a quitté sans frustration ni regret son poste d’entraîneur pour endosser le costume de manager général du Cambrai Volley. C’est avec une motivation intacte qu’il veut relever ce nouveau défi, alors que le club nordiste a déjà franchi un cap dans la professionnalisation avec le passage en SASP cet été.
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Gabriel, passer de coach à manager général, est-ce quelque chose que vous aviez envisagé depuis un moment ?
C’est quelque chose qui a mûri récemment, notamment avec la montée du club en Ligue AM et sa volonté de vouloir évoluer. J’avais fait cinq en tant que coach à Cambrai, j’avais envie d’un nouveau challenge, mais je n’avais surtout pas envie de quitter le club. A partir du moment où le club a émis le souhait de créer ce poste de manager, j’y ai réfléchi et je me suis dit que cela pouvait être le nouveau challenge que je souhaitais. Je me suis dit que c’était peut-être le bon moment pour le faire, le bon moment pour les joueurs qui sont avec moi depuis cinq ans d’entendre un autre discours, de voir une autre façon de faire.

L’ouverture de ce poste correspond au passage du club en SASP à l’intersaison. C’est un cap important dans la professionnalisation du Cambrai Volley ?
Oui bien sûr. Il a fallu réorganiser, restructurer les choses. On a des nouvelles têtes qui sont venues rejoindre le club, il faut mettre toutes ces choses en place. On bénéficie aujourd’hui de bureaux dédiés au Cambrai Volley en hyper centre-ville. Tout cela prend du temps, de l’énergie, la mise en place est lourde, mais c’est tout à fait dans ce projet de professionnalisation qui est prôné par le président de la lnv. On est vraiment dans cette volonté de structurer, professionnaliser. On part peut-être de plus loin que certains clubs, car ce n’est que notre deuxième saison en Ligue AM. Mais il y a cette volonté, cette motivation. Et moi, à ce poste, je suis un peu le garant, le pilote de tout ça. Que ce soit sur le terrain ou en dehors, il faut que l’on s’arme du mieux possible pour continuer de grandir.

Il n’y a pas de frustration à quitter le terrain derrière cette magnifique saison et une demi-finale de championnat en tant que promu ?
Non. J’avoue que les matches ne sont pas faciles à vivre à l’extérieur du terrain, mais je le savais. Mais il n’y a pas de frustration. C’est plutôt le sentiment d’avoir accompli les choses, d’avoir travaillé beaucoup pour amener le club à ce niveau-là. Maintenant, je vais continuer à le faire avancer d’une autre manière, mais j’ai réussi à mettre le côté sportif dans les meilleures dispositions. Il y a plutôt de la fierté à avoir amené l’équipe jusque-là. Maintenant, l’autre défi c’est que l’on stabilise le club dans cette division. J’aurais pu continuer une autre saison sans souci sur le poste d’entraîneur, mais ce sentiment de passer le relais dans les meilleures conditions, de partir proprement sur un autre défi avec le club me plaît bien. Et je sais aussi à qui je passe le relais puisque Roman n’est pas un inconnu, loin de là.

Présentez-nous justement le nouveau coach, Roman Ondrusek, au club depuis huit ans, et qui connaît donc bien la maison ?
Il a été joueur d’abord à Cambrai, ensuite il a pris le poste d’entraîneur des jeunes dans la section amateur, il a aussi travaillé avec moi en tant qu’adjoint quand je suis arrivé il y a cinq ans. Il connaît le fonctionnement et c’est surtout un ancien joueur pro, qui a joué à Nantes, à Chaumont. Il a cette expérience de joueur, charge à lui maintenant de la transférer en tant qu’entraîneur sur le niveau pro. Mais il connaît bien le volley, c’est un gros bosseur, passionné, très investi. Il a pris le poste comme une grosse opportunité, tout en sachant qu’après la réussite de la saison dernière, la tâche ne serait pas simple. Il y a une pression, mais il a une grosse motivation et on fait en sorte de le mettre dans les meilleures conditions. Je souhaite aussi qu’il soit le plus autonome possible. Je ne m’immisce pas dans ce qu’il fait. On a des échanges réguliers, tous les jours, je vais voir ses entraînements, mais je n’interviens pas sur la partie purement technique. Ce n’est pas mon rôle.

Avec la nomination de Roman au poste de coach et le retour à la présidence de Laurent Debel, bien connu de la maison, Cambrai prône vraiment les changements dans la continuité ?
C’est ça. On ne peut pas se permettre de tout changer, de tout révolutionner. Il y a des choses qui ont fonctionné, des hommes qui ont amené des choses et il faut s’appuyer là-dessus. Comme Jean-Michel (Machut, le président sortant), Laurent connaît très bien le club, il travaille à Cambrai, il a un réseau ici, c’est toujours intéressant. C’est comme au niveau sportif, on ne pouvait pas non plus tout changer. On voulait faire en sorte de conserver un noyau par rapport à l’an dernier.

Les pertes du passeur Yannick Bazin et du meilleur marqueur LAM, Daniel Cagliari, furent lourdes tout de même ?
Là, tu perds quelque chose de précieuse effectivement ! Il a fallu aller chercher des joueurs capables de donner une certaine qualité et une certaine expérience à l’équipe. Assez vite avec Roman, on a réfléchi aux profils et le choix s’est porté sur Gregor Ropret (passeur) et Vasyl Tupchii (pointu) et on est très contents de les avoir car sportivement et humainement, ils sont exactement dans ce que l’on souhaitait construire.

En tout cas, cela vous place en tête de la LAM avec deux victoires avant le déplacement au Plessis-Robinson demain !  
Ces deux premières victoires nous placent dans de bonnes dispositions et c’est très bien. Ça met un peu de confiance dans le groupe. Mais méfiance, la saison est très longue. On ne s’enflamme pas, loin de là. On continue de travailler. Ce championnat est très homogène et tu peux tomber chez n’importe qui, enchaîner une série de trois, quatre matches compliqués et perdre la confiance. On reste vigilant, mais on essaie de s’armer au mieux pour aller chercher quelque chose cette saison.         

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