
La nouvelle vie de Gilles Gosselin

Il a remisé les souvenirs dans la malle. Il n’a rien enfoui, rien caché. Il les a posés là, avec précaution. Trésors précieux, joies immortelles de douze années d’une vie passée à faire les cent pas le long de la ligne, sous adrénaline. Coach principal du SNVBA depuis 2010, homme de coin, mentor tactique, figure tutélaire de l’équipe première nazairienne, Gilles Gosselin a passé la main au printemps dernier. Sans jamais qu’on la lui ait forcée. «Je suis ravi de cette évolution, de ce choix que j’ai voulu faire. C’est quelque chose qui a été murement réfléchi de mon côté, pensé depuis plusieurs mois pendant la saison. Cela a pu se faire aussi parce que les dirigeants m’ont offert cette possibilité», raconte le désormais ancien entraîneur, avec calme et sans une once de frustration.
Gilles Gosselin a donc quitté le bord de touche. Sur une apothéose, un retour en Ligue AM, l’objectif avoué, poursuivi depuis trois saisons par le club atlantique. Comme s’il avait fermé la boucle, posé le point en fin de parchemin. Comme s’il était prêt désormais à passer à autre chose, à embrasser un nouveau défi, remplir une autre mission pour son club le plus cher. Et cela suffit amplement à le combler, à chasser toutes les autres pensées, à éviter de se perdre dans un sentiment de manque au moindre bruit d’un ballon de volley tombé au sol. «Bien au contraire ! C’est la fierté de permettre au club de passer un cap, d’être au cœur du projet depuis ce poste de manager général», s’enthousiasme le nouveau «GM».
Désormais, c’est dans un costume taillé, créé à sa mesure et pour lui par le SNVBA, que Gilles Gosselin officie. Nommé manager général du club, un poste qui n’existait pas jusqu’alors dans l’organigramme du vaisseau nazairien, l’ancien capitaine technique de l’équipe professionnelle a remisé la plaquette et les schémas tactiques pour épouser un rôle bien plus large. Toujours au service de l’équipe première bien évidemment, au soutien d’un staff technique qu’il s’applique à mettre dans les meilleures dispositions pour travailler. Mais pas que. Désormais, le rayonnement de Gilles s’étend à toutes les composantes d’un club qu’il veut toujours plus accompagner dans la structuration, la professionnalisation. L’école de volley, les équipes amateurs, les 400 licenciés, la gestion des bénévoles dévoués : Gilles regarde tout, se penche sur tout. «Dans mon cheminement, c’est un vrai bonheur de retrouver la Ligue AM en étant manager général du club. Je n’ai pas eu le moindre doute dans ma réflexion. Je pense aussi que pour le club, c’est une évolution importante qui colle avec les nouvelles exigences de la lnv.»
Atout majeur : le nouveau «GM» du SNVBA ne découvre pas le poste sur le tas, soudainement. Depuis plusieurs saisons déjà, Gilles cumulait un peu les deux fonctions, étirant le temps entre le terrain et l’extra-sportif qui lui rongeait déjà pas mal d’espace. «Depuis 2015, année où le club a fait le choix de redescendre en Elite pour des raisons économiques, j’avais un peu une double casquette, à la fois entraîneur, mais avec beaucoup de missions extra sportives, qui sont là aujourd’hui. La gestion extra sportive de l’équipe, la structuration du projet du club ont toujours fait partie de mon travail. La bascule s’est donc faite facilement. C’est un rôle que j’avais envie de remplir à 100%», concède-t-il.
L’ancien entraîneur n’a donc eu aucun mal à prendre ses distances avec le terrain, laissant au nouvel entraîneur, Rubinho, et son adjoint, Valentin Routeau, une totale latitude sportive. «La direction de l’équipe revient à 100% à Rubinho et à Valentin. Ils ont carte blanche. Ce sont eux qui dirigent l’équipe au quotidien. Après, on échange, à leur demande, sur du sportif éventuellement. Mais mon objectif est de les mettre dans les meilleures conditions pour qu’ils s’expriment pleinement dans leur métier de coach», explique Gilles.
Les balises sont donc clairement posées et cela a plutôt bien réussi à Saint-Nazaire, étincelant vainqueur à Montpellier en ouverture de la saison puis dominateur de Poitiers samedi dernier pour la première à domicile ! Ce qui porte aujourd’hui le SNVBA à la première place du classement, en compagnie de Chaumont. Depuis son poste de vigie, le manager général ne pouvait pas rêver meilleures retrouvailles avec la Ligue AM. «On a voulu construire un groupe très accrocheur, avec des vertus collectives importantes, qui joue avec beaucoup de dévouement. Ça colle parfaitement à la philosophie de Rubinho. Ce succès à Montpellier a validé les bonnes impressions et la bonne préparation de ce groupe. C’est une vraie perf, qui a lancé idéalement la saison», résume Gilles, heureux et bien mis dans ses nouveaux habits.