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ligue nationale
de volley

«Un magnifique souvenir»

le 25/05/2023
Arrivé au Cannet au début du mois de février, Mladen Kasic a emmené le Volero a un deuxième sacre national d’affilée. Une mission de trois mois dont l’entraîneur croate garde un souvenir précieux, avant de retrouver un banc masculin, en Slovénie, la saison prochaine.
lnv

Mladen, vous avez rejoint Le Cannet début février pour finalement emmener cette équipe vers un deuxième titre de champion de France consécutif. Quel regard portez-vous sur cette aventure ?
Ça fait près de deux semaines que tout est passé maintenant. La décision est prise : pour moi Le Cannet, c’est fini. Mais j’ai vécu trois mois et dix jours magnifiques. J’avais pris un an sabbatique, après une saison à Ljubljana, où on avait joué 55 matches et gagné 54 ! J’ai pêché pendant sept mois, je me suis reposé et quand Jelena (Lozancic, la présidente du Cannet) a appelé ma femme, j’ai dit tout de suite oui !

Quels ont été les axes forts pour emmener ce groupe au titre ?
Je suis arrivé dans une situation très compliquée. Jelena m’a dit : «On a un potentiel, le meilleur de France peut-être, mais on n’y arrive pas». Les filles étaient très jeunes, elles ne me regardaient pas, elles étaient très timide. J’ai beaucoup délégué à Danilo Pejovic et Kristian Knudsen, mes 2 adjoints. Moi je suis vraiment entré sur la partie tactique, le jeu. Les filles avaient surtout besoin de confiance. Doucement, on a commencé  avec le staff à faire évoluer un peu les tactiques, à apporter cette confiance. Dès le premier jour, on a parlé de finale. On voyait le potentiel de cette équipe. J’avais déjà passé quatre ans au Cannet (2007-2011), pour moi c’était plus facile. On a un peu changé les systèmes de défense, de block, on a fait évoluer le travail avec la passeuse, même si en jouant le mercredi et le samedi au début, c’était un peu compliqué. Mais au club, personne ne s’est mêlé, on nous a laissés travailler. Les filles ont commencé à me faire confiance et on a réussi à construire une cohésion d’équipe qui n’existait pas avant.

Les deux premiers tours de Play-Offs face à Nantes puis le PAVVB ont pourtant été très difficiles. En réalité, Le Cannet a sans doute produit son meilleur volley en finale face à Mulhouse ?
C’est exactement ça. On termine 6e de la saison régulière et on a un peu de «chance» de tomber sur Nantes, qui vient de se séparer de deux joueuses importantes. On passe à chaque fois très serré, mais ça veut dire que cette équipe a quand même un gros mental. Contre Mulhouse, on fait un très bon match à la maison et on s’est dit qu’elles auraient forcément la pression. On a joué là-bas avec beaucoup de caractère, dans une magnifique salle, devant un bon public. On a effectivement été à notre meilleur niveau cette année contre Mulhouse.

Pourquoi avoir accepté de relever ce défi, alors que vous sembliez avoir tourné la page du volley féminin depuis plus de dix ans ?
Je suis arrivé très frais, avec beaucoup de patience. Si cela avait duré huit, neuf mois, peut-être que les résultats n’auraient pas été les mêmes. Là, j’ai supporté parfois des erreurs «stupides», on a continué à travailler. Sur trois mois, tu peux aller au bout de tes idées. Si je peux trouver l’année prochaine une équipe pour trois mois, je veux bien (sourire) ! C’est un magnifique souvenir. Ils m’ont accueilli comme quelqu’un de la maison, ils m’ont donné une mission et la mission a été magnifiquement faite. J’étais persuadé être prêt pour la retraite, mais il y a encore un peu d’énergie. Après dix mois de vacances, c’était un bon défi, un bon challenge. Si je ne l’avais pas tenté, je l’aurais sans doute regretté. C’est une très belle expérience, mon premier titre de champion avec une équipe française. Et c’est très bien d’arrêter sur cette magnifique expérience.

Un mot évidemment sur le phénomène, Vita Akimova, votre pointue russe qui a tourné à 33 points de moyenne en finale ?
Cette fille est un «monstre». Elle fait 1,97 m et c’était presque la meilleure défenseure de notre équipe, dotée d’une intelligence de jeu incroyable. Elle perdait beaucoup d’énergie avec son service smashé. Je lui ai dit de passer au service flottant. Dans deux ans, elle va être à un niveau mondial exceptionnel.

Et vous, où serez-vous l’année prochaine ?
Je serai au Calcit Kamnik, en Slovénie. Le club m’a contacté. Chaque année, l’équipe est proche de gagner le titre. Je vais donc là-bas.

lnv