Les fines fleurs sur les champs d’Europe
Evidemment, on se réjouit et on rêve qu’un club français, soudain, éclate et ravage les plaines d’Europe l’an prochain, à l’instar de Narbonne, dernier représentant français sacré sur le Vieux Continent. C’était en 2022, en Challenge Cup, et les Centurions, à la maison, avaient alors renversé Ankara lors d’une inoubliable finale retour.
Ils seront dix à la rentrée prochaine. Dix clubs français, à parité, cinq chez les hommes et autant chez les femmes, à guerroyer sur les champs de bataille européens pour porter la LAM et la LAF au plus haut et confirmer que le volley professionnel français tient bien désormais une place majeur dans le concert du volley-ball européen.
Pourtant, le premier sentiment est celui d’une sourde injustice. Alors que l’on pensait que Tours et Chaumont représenteraient la LAM en Ligue des Champions, la Confédération européenne, en s’adossant cette fois sur le ranking des trois dernières saisons en LDC, a décidé de n’attribuer qu’un seul ticket à la France en C1. Tours, huitième de finaliste la saison passée, éliminé par Friedrichshafen en ayant perdu son passeur titulaire Zeljko Coric avant même le début de la bagarre, sera donc seul sur le haut-plateau. Des sommets sur lesquels seuls Tours en 2005 et Paris en 2001 ont un jour triomphé.
Finaliste du championnat, le CVB 52 disputera donc la CEV Cup, en compagnie de Nantes Rezé, brillant deuxième de la saison régulière. Le dernier club français qui est parvenu à s’imposer en C2 est le TVB, en 2017 face à Trente. Des Tourangeaux qui étaient d’ailleurs encore finalistes de la deuxième Coupe d’Europe en 2022, battus cette fois par Monza.
En C3, ce sont Narbonne et Saint-Nazaire qui porteront le flambeau. Pour les Centurions, la C3 est évidemment un merveilleux souvenir, après ce sacre retentissant en 2022 face à Ankara pour la première du club en Coupe d’Europe. Et l’on souhaite évidemment que ce délicieux bonheur arrive aussi au SNVBA. Formidables promus la saison passée, les Nazairiens, vainqueurs des Play-Offs pour la 5e place, disputeront leur première campagne européenne.
Chez les femmes, on prend les mêmes et on recommence : Le Cannet, champion de France pour la deuxième année consécutive, et le VMA, finaliste LAF malheureux pour la deuxième fois de rang, seront les deux porte-drapeaux du volley tricolore féminin en Ligue des Champions. Sorti d’extrême justesse par Rzeszow en 1/8e de finale en 2023, Volero veut viser plus haut à la rentrée. Pour Mulhouse, il s’agira de parvenir enfin à sortir de la phase de poule, dans une compétition suprême que plus un club français n’a gagnée depuis le RC Cannes, double vainqueur en 2002 et 2003.
En C2, ce sont les Angels de Béziers et les Mariannes de Paris qui monteront à l’assaut. Les Héraultaises ont hérité du ticket grâce à leur victoire en Coupe de France. Quant aux Parisiennes, elles doivent cette jolie récompense à leur remarquable parcours en saison régulière, où elles se sont postées dans la roue du VMA à l’arrivée. Là aussi, il y a vingt ans qu’un club français n’a plus régné sur la CEV Cup, en l’occurrence Villebon en 2003.
Enfin, en C3, ce sera le tour des Neptunes de Nantes, troisièmes de l’exercice régulier, de tenter de représenter au mieux le volley féminin français, dans une Coupe d’Europe où jamais encore un club LAF n’est parvenu en finale.