LAM, continuité et grandes manœuvres
C’est un rang de choix qu’il n’est pas si simple de tenir. Le championnat d’élite du volley professionnel masculin français est désormais reconnu, coché et présenté au monde comme une division à très forte valeur ajoutée, où l’on y bagarre chaque week-end, où l’on s’endurcit, où les meilleurs peuvent s’y faire la main et le talent, avant de convoler vers d’autres cieux plus prestigieux et plus lucratifs, tels la Turquie, l’Italie ou la Pologne. Pas facile donc de se positionner dans cet entre-deux, mais la LAM y creuse pourtant parfaitement son sillon depuis plusieurs saisons, proposant un jeu spectaculaire et technique, dans un championnat d’une densité et d’une homogénéité finalement assez rares en Europe. Pour preuve, sur le sept majeur de la saison, seule le réceptionneur-attaquant de Narbonne, Willner Rivas, a quitté le paquebot LAM à l’intersaison !
S’il faut malgré tout rebâtir encore, les socles sont donc solides cette année. A la fin juin, les profils des équipes phares sont déjà largement dessinés et si les effectifs ont été forcément remaniés, il demeure une certaine continuité. En LAM par exemple, le TVB, champion sortant et vainqueur de la Coupe de France, perd certes Luciano Palonsky, Dmytro Teryomenko ou encore Benjamin Diez entre autres joueurs essentiels, mais il repart avec la même colonne vertébrale passeur-pointu, Zeljko Coric et Dramé Neto, autour de laquelle il insuffle du sang de vainqueur avec Gildas Prévert, champion de France LBM avec Saint-Jean-d’Illac, et de belles promesses françaises avec Luca Ramon (Narbonne) et Antoine Pothron (Toulouse).
Le finaliste, Chaumont, a, lui, dû digérer sa non qualification en Ligue des Champions et le départ de son maître à jouer, Raphaël Corre, qui rejoint Montpellier. Des Héraultais en rébellion, qui changent du sol au plafond après une saison manquée. Aux commandes techniques, Lorenzo Tubertini succède à Olivier Lecat et l’Allemand Moritz Reichert, auteur d’un exercice remarquable à Tourcoing, déboule également au MHSC. Plus à la fête, Nantes Rezé, à l’inverse, garde le fil et notamment son duo de choc, Anatole Chaboissant – Chizoba Neves Atu, ajoutant à son roster une référence en LAM avec Hugo De Leon, en provenance du Plessis Robinson). Des Hiboux franciliens qui accueillent, eux, le «vieux sage» de la LAM, Nathan Wounembaina. Le voisin nazairien, qui disputera la première Coupe d’Europe de son histoire (Challenge Cup), conserve également un solide noyau dur et annonce en renfort l’arrivée de deux Anglophones de Lüneburg, en Allemagne, le réceptionneur américain, Jordan Ewert et le central canadien, Jordan Schnitzer. C’est d’ailleurs dans le même club de Lüneburg que le tout nouveau nommé Alterna SPVB est allé piocher son passeur, en l’occurrence le Canadien Brett Walsh.
Mais la LAM rappelle aussi au sérail quelques noms du passé. Ainsi, le passeur argentin, Matias Giraudo, vu à Nice de 2020 à 2022, orchestrera le jeu du TLM, coaché par Dorian Rougeyron la saison prochaine. Quant au pointu français, Julien Winkelmuller, passé par Tourcoing en 2021-2022, il fera les beaux joueurs des Spacer’s de Toulouse à la rentrée. A Narbonne, après quelques frayeurs financières au début de l’intersaison, on se tourne résolument vers le sportif et le jeu, désormais dicté par l’ancien technicien niçois, Rafael Redwitz. Quant aux rênes du volley parisien, elles seront tenues la saison prochaine par Fabio Storti, l’ancien adjoint d’Olivier Lecat à Montpellier.