«Le business model dans le sport pro va être le naming»
Quelle est la genèse de ce partenariat inédit, entre le SPVB et Alterna énergie ?
A ma prise de fonction il y a un an, le situation du club était compliquée d’un point de vue organisationnel et financier. Il fallait trouver des ressources. Sur la première année, 60 partenaires nous ont suivis, mais de manière assez atomisés, sur des montants dans la moyenne pour la plupart. Aujourd’hui, on en a 170, dont quelques leaders qui sortent du lot en termes d’apport. Mais j’avais la conviction que ce qui pouvait sauver le club, lui permettre de se structurer, de l’assoir financièrement, c’était un naming. Pour moi, le business model dans le sport pro, et c’est déjà le cas dans certains pays, ça va être le naming. Je suis convaincu de cela. Mais je ne voulais pas faire un naming pour faire un naming. On voulait un naming avec des valeurs partagées, sur un produit vertueux et dans l’air du temps.
Une entreprise spécialisée dans la production et la fourniture d’énergie verte et locale était donc le partenaire idoine ?
C’était le partenaire rêvé à Poitiers, en effet. C’est d’ailleurs le premier partenaire que j’ai sollicité fin octobre, début novembre l’an dernier et lorsque j’en ai parlé à Frédéric Bouvier (président d’Alterna énergie), il m’a dit qu’il était intéressé. Les valeurs communes, on les partage : l’humilité, la proximité, la performance, le travail .On se retrouvait avec eux et ils faisaient partie de nos gros partenaires depuis quinze ans. En plus, les deux sièges sociaux sont à 200 m l’un de l’autre ! J’ai commencé par le choix rêvé, on s’est vus en janvier, jusqu’à la conclusion de l’accord cette semaine.
Avec une mairie de sensibilité écologique, le projet est forcément vu d’un très bon œil par les édiles ?
On avait le soutien de la Mairie, du département, de la région aussi, avant le naming déjà. Avec ce projet qui va dans le sens d’une transition écologique, ils sont très heureux, cela va dans le sens de l’histoire.
Que va changer cette collaboration et sur quelle durée est-elle inscrite ?
Ce partenariat s’étend sur cinq ans. C’est un vrai projet. On révolutionne tout, le logo, le nom et même la salle. Cette saison, le club va fêter ses 50 ans, la salle est encore plus âgée que le club et les collectivités vont compléter ce partenariat par de l’investissement d’équipements. Lawson-Body est une salle mythique, un écrin à dépoussiérer dans les grandes largeurs. Cela va se faire en deux étapes : on va changer la décoration à l’intersaison, on va passer au LED en termes d’éclairage. C’était anachronique qu’on n’y soit pas. Les LED vont nous permettre de faire de l’événementiel dans la salle. Pour moi, le sport de haut niveau est un sport d’évènement, de spectacle et on attire aussi les gens par ce qu’il y a à côté du match de volley. On veut vendre l’évènement. Ensuite, à l’issue de l’olympiade, des travaux de structure, telle l’isolation, seront faits également.
Ce partenariat devrait-il permettre au club de booster son budget ?
Oui, le budget va être boosté. Et puis, dans ce projet global, d’autres partenaires auront envie de s’y retrouver. La locomotive va tirer des wagons.
Et en termes sportifs, quelles ambitions veut afficher Alterna SPVB désormais ?
Dans un premier temps, on veut retrouver les Play-Offs (Poitiers n’y a plus participé depuis la saison 2020-2021). Puis, sous deux, trois ans, on veut être régulièrement dans le Top 6. On va poser les fondations d’abord. Dire, on va être champion de France, c’est des effets d‘annonce ! Le Top 6, ça devient solide, on peut attirer du monde et des matches spectaculaires. On veut tout à la fois retrouver cette assise sportive et restructurer le club d’un point de vue financier, administratif, marketing et sportif, de l’équipe pro, la vitrine, jusqu’au baby volley ! Que toutes les équipes amateurs s’identifient et bénéficient de cette nouveauté, de cet élan. D’ailleurs, toutes nos équipes auront un équipement identique la saison prochaine. Ce sera l’identité du club.