keyboard_arrow_up
ligue nationale
de volley

«Le grand come-back du volley pro»

le 05/07/2023
Le président de la LNV, Yves Bouget, se réjouit du travail et de l’adhésion des clubs au projet Licence Club et se félicite du retour du volley au premier plan, après une saison riche en émotions.
lnv

Quel bilan peut-on tirer de cette saison ?
Au-delà du sportif, c’est une saison à très forte charge émotionnelle. Je ne peux pas commencer le bilan sans rappeler la disparition tragique de Gurvan Kervadec, qui nous a tous énormément touchée. Il a fait énormément, pendant près de trois ans avec nous, pour le volley. Cette saison, il y a les émotions positives, négatives, une énorme charge d’émotion, un contexte compliqué, mais la Ligue a fait front. Personne n’a vécu de moments où la Ligue dysfonctionnait. Les championnats sont allés à leur terme, les Play-Offs, je dirais, presque horriblement, ont été joués normalement. C’est donc une année à fortes émotions. Sur le plan sportif, je dirais que c’est le grand come-back du volley pro. Avec deux clubs, Tours et Le Cannet, qui, nonobstant leur titre, sont allés très loin en Ligue des Champions et étaient en position pour se qualifier pour le Final Four. C’est la preuve de la vitalité de notre sport. On a aussi augmenté de 30% le nombre de spectateurs dans les arènes, de 410 000 à 530 000 spectateurs ! C’est le retour dans «le game», dans le champ de la communication globale, qu’elle soit télévisuelle ou digitale. La LAM était présente pour la première fois sur une télé linéaire (beIN), la LAF sur la chaîne twitch de RMC Sports, LNV TV est passée de 3500 abonnés à mon arrivée à plus de 50.000, les réseaux sociaux ont explosé, avec désormais 2,4 M de viewers tous supports confondus ! Le spectateur est en mesure d’apprécier aujourd’hui un spectacle de qualité, bien orchestré. C’est une très grande fierté. Franchement, quand on relie, le sportif, la communication, les réseaux sociaux, on ne peut qu’être fier du travail accompli par les clubs. La LNV, elle guide, elle assiste, elle donne la voie, mais ce sont les clubs qui font, et ils adhèrent remarquablement au projet.

Ce projet, c’est notamment la Licence Club. Où en est-on aujourd’hui du fonctionnement de cette Licence Club, que vous avez mise en avant dès votre arrivée fin décembre 2020 ?
Cette saison était une saison à blanc sur la Licence Club. Le but n’est pas de laisser des clubs sur le chemin, mais que ceux-ci progressent et que ces progrès ramènent de plus en plus de visibilité, de spectateurs, de partenaires. C’est vertueux car cela profite aux clubs. A la rentrée 2023-2024, on arrive en revanche à la mise en route officielle de la Licence Club et le groupe de travail est en train d’étudier les dossiers des différents clubs. Mais je n’ai pas d’inquiétude. Il y a eu un gros effort des clubs et le travail paye.

Concrètement, dans les grandes mesures, quel est le cahier des charges pour obtenir la Licence Club ?
Aujourd’hui, par exemple, un club de volley doit avoir un manager. On ne parle pas de sportif. Au niveau Ressources Humaines, il y a besoin d’avoir un secrétariat –comptable qui fonctionne tout le temps.
Sur le plan sportif, il y a nécessité d’avoir un entraîneur adjoint, un préparateur physique et un staff médical, qui peut être en intervenant extérieur. Chaque club doit posséder sol souple de type Taraflex. L’idée est de professionnaliser nos salles pour que ce soit plus un écrin qu’une salle des années 70, avec un marquage unique. Les clubs ont aussi des protocoles et un cadre organisationnel pour la presse, l’obligation d’avoir un écran géant. Tout cela est loin d’être neutre pour le fan de volley. On veut rayonner sur tous les secteurs d’une entreprise de spectacle.

Le volley professionnel est donc en plein épanouissement ?
La plus belle preuve du retour dans le game du volley, c’est que nos partenaires tv sont contents. Et en général on est content de la réussite, pas de l’échec. Le volley est en pleine croissance, en pleine conquête. Il porte les valeurs recherchées par la génération Y et Z. Cette saison a été une saison fabuleuse et celle qui vient va l’être tout autant.

Et pourtant, il n’y aura qu’un club de LAM (Tours) en Ligue des Champions. N’est-ce pas décevant, voire injuste ?
Par rapport aux règles existantes, on était à égalité de points avec la République Tchèque. On paye très cher la légèreté de certains clubs en Ligue des Champions, qui plutôt que de se battre sur chaque match sur les trois dernières années, n’ont pas défendu suffisamment les intérêts du volley français. On connaît la règle, même si elle est profondément injuste. Je veux des clubs qui, sur le plan européen, prennent conscience qu’ils représentent la France. Je suis très déçu pour Chaumont qui méritait amplement sa place en Ligue des Champions. Je n’ai rien contre nos amis allemands, mais dans leur championnat à dix équipes, trois seulement pourraient jouer en LAM et ils ont 3 places. Ça prouve bien que le système de calcul est absurde. Les Belges ont deux équipes en Ligue des Champions et deux seulement pourraient jouer en LAM.

Sur quel volet, le volley professionnel doit-il désormais encore progresser ?
Sur la LAM, je pense que la gestion du spectacle est un enjeu fondamental aujourd’hui. J’étais à la VNL, j’ai assisté au match de l’EDF et 80% du public présent n’est pas licencié, 60% n’est pas un public volley. Il est là parce que c’est festif, que le spectacle sportif est là, qu’il y a de belles actions, que c’est enthousiasmant. Le contexte structurel est fondamental. Il est temps maintenant que l’on conçoive notre championnat dans les salles comme un spectacle total, sur tous les axes qui existent. Il faut maintenir les Play-Offs avec beaucoup de dramaturgie. Le spectateur quand il vient à un spectacle, il vient chercher de l’émotion. Je me félicite des scores ! La LAM, la LAF et la LBM étaient sold out pour tous les matches des finales, aller-retour ! C’est la preuve aussi que la formule fonctionne.

lnv