keyboard_arrow_up
ligue nationale
de volley

Simon, la belle fleur du jardin nantais

le 07/12/2023
Après Anatole Chaboissant, révélé par le NRMV la saison passée, c’est un jeune central d’à peine 20 ans, Simon Magnin, qui est en train d’éclore cette année au plus haut niveau avec le club nantais cette année.
lnv

Il ne tergiverse pas, ne cherche pas les mots au fond de sa poche pour expliquer le pourquoi du comment il en est arrivé là. Simon Magnin (2,04 m) n’a pas encore 20 ans, il les fêtera seulement au lendemain de Noël, mais il a pris depuis le début de la saison une place privilégiée dans le roster du NRMV, leader tout juste déchu de la première place par Chaumont en début de semaine, à l’occasion de la 10e journée de Marmara SpikeLigue. «Il n’y a pas dix mille façons d‘expliquer cela. C’est d’abord beaucoup de travail depuis quelques années maintenant, un dernier été chargé au niveau du volley. Plein de petites choses qui me font plutôt bien jouer au volley pour mon âge, qui me permettent de montrer des choses qui pourraient paraître impressionnantes de l’extérieur, mais qui sont, pour moi, le fruit du travail», explique simplement, mais sans se cacher, le jeune central nanto-rezéen.

Il faut dire qu’il est bien ici, chez lui, sur une terre qu’il connaît et qui l’a nourri depuis ses premières années d’adolescent, sous le regard enamouré et admiratif, forcément, de ses parents, volleyeurs tous deux et posés au près, à Bouaye, à une dizaine de minutes de Nantes. En Loire-Atlantique, Simon Magnin a le fil de sa vie, ses repères et la certitude aujourd’hui d’avoir fait le bon choix.

Le volley aurait pu être simplement une affaire de famille. Mais le jeune Simon n’y pensait pourtant pas vraiment jusqu’à l’âge de 13 ans. Avant, c’était plutôt sur des patins à roulettes, au club de roller hockey de Bouaye, qu’il s’imaginait devenir grand. «C’est vraiment un sport que j’ai adoré», se souvient-il. Mais l’entraîneur est parti, Simon s’est alors tourné vers le volley et la belle histoire a démarré. «Je ne l’avais pas encore essayé ce sport, j’y suis venu dans la continuité, et au final, ça a marché», sourit le champion d’Europe U17…à l’âge de 15 ans !

Depuis, Simon a fait un joli chemin, élevé aussi par un entraîneur, Hubert Henno, pour qui la formation et l’audace sont des vertus cardinales pour faire avancer le volley français. Après avoir propulsé et révélé le jeune passeur du NRMV, Anatole Chaboissant, la saison dernière, le technicien multi-galonné a cette fois ouvert les portes en grand à son jeune central aspirant. Vu par bribes l’an passé pour sa première saison avec les pros, Simon est cette fois au centre du jeu, souvent titulaire, à tout le moins indispensable dans la rotation nantaise désormais. «Comme beaucoup de jeunes qui arrivent en club pro, la première année est souvent une découverte, on prend nos repères. J’ai eu la chance de tomber à Nantes, dans une équipe formidable. Cette année, je suis arrivé avec des objectifs différents forcément, mais je n’imaginais pas avoir autant de responsabilités. Je l’espérais, mais je ne pensais pas en avoir autant. Avec les jeunes, Hubert est en avance sur tellement d’entraîneurs, il le prouve à chaque match. Faire jouer les jeunes, ça paye», clame Simon.

Les chiffres ne le démentent pas. Le NRMV a enchaîné treize succès de suite, toutes compétitions confondues, avant de tomber à Tourcoing mardi dernier. Dans la dynamique d’un exercice 2022-2023 réussi, les «Boys» confirment qu’ils sont désormais de gros clients, sur les épaules d’un tandem de jeunots tout en connivence : Chaboissant – Magnin. «Avec Anatole, ça fait cinq ans qu’on a commencé à jouer ensemble, dans les sélections en équipe de France. On se connaît, on a des repères ensemble, c’est le passeur avec qui j’aime le plus jouer. Notre relation sur le terrain est très fusionnelle», avoue le jeune central.

Evidemment, Simon n’a pas tout vu encore. Central offensif, doté d’un très bon service, l’autre pépite du NRMV doit encore travailler son jeu défensif et notamment son efficacité au contre, qualité fondamentale pour pointer dans le cercle des excellents centraux. «Mon point fort, ce n’est pas le block, mais c’est en cours de progression», sourit celui qui cite souvent l’Argentin de Milan, Agustin Lozer comme exemple. Lancé plein phare, Simon ne craint pas que la défaite dans le Nord mardi puisse égratigner le groupe nantais. En revanche, il sait très bien que lui n’a pas encore la couenne suffisamment racornie pour être à l’abri des soubresauts. «Je suis lucide. Je sais que je suis plutôt performant en ce moment, mais demain, je peux très bien être dedans. Je suis encore un jeune joueur, parfois je suis absent. Mais je pense avoir une assez grande force mentale, pour m’en sortir tout seul», avise Simon, guitariste amateur et qui a bien envie de retrouver la note juste samedi lors de la réception de Poitiers.

lnv