DétoNantes !
C’est un week-end de Pâques où tous les œufs sont finalement tombés dans le même panier. Une razzia sublime, un moment grandiose pour le volley-nantais. Un bonheur indélébile et la confirmation étincelante surtout que le volley-ball des bords de l’Atlantique est aujourd’hui un bastion fort, une place majeure de ce sport en France. Samedi et dimanche à la Halle Carpentier, on a couronné deux clubs au palmarès encore vierge mais aux idées lumineuses et ambitieuses depuis plusieurs années déjà.
Pour les Neptunes de Nantes, ce titre est bien plus qu’une première ligne dans le livre d’histoire. Renforcé dans ses structures, revalorisé avec son passage sous l’identité Neptunes il y a un peu moins de deux ans, le club valide avec éclat, par ce premier trophée, sa nouvelle dimension.
Il n’y eut au demeurant guère de suspense finalement. Dominatrices en saison régulière, têtes de série n°1 en Play-Offs, qu’elles ont parfaitement engagés face à Marc-en-Baroeul (1-0), les filles du 44 n’ont laissé aucune chance aux Mulhousiennes samedi. Un succès propre, en trois sets (3-0), qui efface d’un coup toutes les déceptions et frustrations passées, accumulées au long de cinq finales hexagonales perdues (2014, 2016, 2019 en Coupe de France, 2014 et 2019 en LAF) et d’un revers continental tout récent au dernier stade de la Challenge Cup.
Le sacre est d’autant plus beau que le match des Nantaises fut quasi parfait. Impériales au service, organisées et efficaces sur le bloc/défense, les Neptunes ont tout cloisonné d’entrée de finale, et le VMA n’a jamais trouvé la solution pour venir bousculer l’ordonnancement collectif et la puissance nantaises. «C’était le match parfait parce qu’on a vraiment joué à notre niveau, on savait que c’était une équipe athlétique, avec de bonnes armes offensives, mais dont le point faible était le fond de jeu, on devait vraiment pousser au service et être « carré » sur notre bloc/défense, c’est ce qu’on a fait. Il n’y a pas une balle qui est tombée sans qu’on se jette, on a très bien servi, on a bien tenu notre « side out », donc c’était le match idéal», convenait la libéro internationale nantaise, Amandine Giardino, dans les colonnes du site de la FFVB.
Avec une rotation efficace, une variété offensive opportune et quatre marqueuses à dix points et plus, dont la jeune Helena Kurtagic (14 pts dont 6 contres), les Neptunes ont trouvé les solutions d’attaque qui ont manqué au VMA, scotché à 35% d’efficacité, et qui reconnaissait pleinement la supériorité de son adversaire du soir. «Tout l’effectif de Nantes a mieux joué que celui de Mulhouse», convenait ainsi l’entraîneur alsacien, François Salvagni.
Les mêmes propos, ou presque, seraient entendus le lendemain. Dimanche, pour la finale masculine, le NRMV n’a pas douté, n’a pas tergiversé. Il s’est hissé bien au-dessus du MHSC pour s’offrir, lui aussi, le premier trophée de son histoire et tamponner à l’encre la progression majuscule du club nantais dans la hiérarchie du volley masculin français depuis deux saisons, sous la baguette d’Hubert Henno.
Cette Coupe de France, remportée au terme d’une finale maîtrisée, notamment dans l’élan d’un début de match totalement dominé, arrive en plus très opportunément, après que les Boys ont laissé tomber le premier match de leur quart de finale de Play-Offs de Marmara SpikeLigue face à Saint-Nazaire quelques jours plus tôt. «J’avais confiance en mes joueurs, parce ce que ce sont des guerriers, des battants. Je savais qu’après le match contre Saint-Nazaire, ils allaient rebondir. Ce n’est peut-être pas plus mal d’ailleurs qu’on ait perdu contre Saint-Nazaire. Ma seule interrogation était de savoir s’ils allaient être capables de le faire dans un contexte que certains ne connaissaient pas. Ils l’ont très bien appréhendé», jugeait Hubert Henno sur le site de la FFVB, après avoir conquis son premier titre en tant qu’entraîneur.
C’est évidemment, mais pas seulement, dans la foulée du MVP de la saison de MSL, le pointu brésilien, Chizoba (19 pts dont 2 aces et 2 contres), que Nantes a couru vers le titre. Mathis Henno (12 pts) a confirmé sur la grande scène d’une finale tout son potentiel et sa maturité apparues au grand jour cette saison, François Huetz (8 pts dont 4 contres) a su mettre les mains où il fallait aux moments cruciaux et Tomas Lopez (13 pts) a asséné le contre de la gagne.
Montpellier a pourtant eu une balle de troisième set (23-24) qui, si elle avait été convertie, aurait peut-être relancé les dés de cette finale. Mais à l’arrivée, si la défaite faisait mal et qu’il faudra maintenant laver la frustration pour repartir au charbon des Play-Offs, les Héraultais se montraient beaux joueurs. «Nantes était au-dessus aujourd’hui, il n’y a rien à dire et nous, on a sous-joué. On s’est mis dans le dur direct au premier set, ils ont beaucoup mieux géré l’enjeu de la pression que nous, c’est clair. Il nous a manqué de tout. Je pense que c’est un match qui va générer beaucoup de frustration, mais ça fait partie du sport», admettait le central international montpelliérain, Nicolas Le Goff.