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ligue nationale
de volley

Un ouragan sur l’Atlantique

le 23/04/2024
Auteurs de Play-Offs vertigineux et tombeurs samedi soir de Tourcoing au Stab Velodrome de Roubaix (1-3) en match d’appui des demi-finales de Marmara SpikeLigue, Saint-Nazaire disputera la première finale de championnat de son histoire, où il défiera Tours. En LAF, c’est Levallois Paris, au terme d’une belle spectaculaire face au VMA (3-2), qui affrontera les Neptunes de Nantes pour le titre. Enfin, Cannes, battu par Ajaccio (1-3) mais vainqueur du set en or, retrouve l’élite du volley français, deux ans après sa relégation.
lnv

Marmara SpikeLigue (Finale, match 1)
C’est un coup de tonnerre, un éclair dans le ciel de la Marmara SpikeLigue, un ouragan soufflé sur les bords de l’Atlantique ! Le SNVBA, modeste bastion du volley français, grandi discrètement dans l’ombre du grand frère «nanto-rezéen» depuis une dizaine d’années, s’est hissé en finale du championnat de France pour la première fois de son histoire.

En l’an 1 de la Marmara SpikeLigue, le parcours vertigineux des Nazairiens en Play-Offs est finalement assez symbolique et la preuve rafraîchissante, éclatante, que les choses bougent, que les lignes s’étirent à la concurrence et que le plus haut niveau professionnel français ne se cantonne plus désormais à une, deux, trois ou quatre équipes, mais que tous désormais peuvent nourrir les plus hautes ambitions, dès l’instant où l’idée de base est bonne et fait son chemin patiemment.

Samedi soir, dans un match d’appui tendu, parsemé de quelques fautes et rendu moite par l’enjeu, Saint-Nazaire a mis au pas Tourcoing (1-3), dans un Stab Vélodrome soudain éteint. Assis sur une réception solide et stable (59% de réussite), trouvant en Helder Spencer, comme souvent, l’appui au centre le plus juste (14 pts à 80% en attaque) et profitant, dans les deux dernières manches, d’un Ivan Zeljkovic providentiel derrière la ligne (5 aces), les Ligériens se sont invités à la table des plus grands, sans perdre un seul match à l’extérieur en Play-Offs !

Dès mercredi, à Coubertin, son terrain de jeu maison, le SNVBA défiera donc Tours, le totem, le nonuple champion de France, lancé dans un raid majuscule. Dans une finale entre le 4e et le 7e de la saison régulière, indice supplémentaire de la pluralité des dangers en MSL cette année, Tours partira forcément favori. Par la force de l’habitude d’abord. Le TVB est tenant du titre et s’inscrit là à sa cinquième finale de championnat sur les six dernières saisons ! La troupe de Marcelo Fronckowiak connaît la musique par cœur, il a la partition dans son sac tous les ans. En Play-Offs, le TVB a fait preuve d’une maturité, d’une solidité sur le bloc-défense, d’une maîtrise des situations assez remarquables. Aboubacar Drame Neto a été régulier à l’attaque, Michael Parkinson a régné au centre du jeu et le libéro international français, Luca Ramon, a rendu tous les ballons propres ou presque.

Bref, la mission s’annonce délicate pour Saint-Nazaire, mais la tribu de Rubinho ne craint plus rien ni personne désormais. Après avoir sorti le n°2 et le n°3 de l’exercice régulier, après être entré dans l’histoire, Saint-Nazaire a des certitudes et le souvenir d’avoir dompté Tours une fois au temps régulier. Il y a trois ans, le SNVBA était encore en troisième division. Champion de France de LBM face à Saint-Quentin en 2022, il a construit son projet avec rigueur et ambition. Et la vague bleue, venue de l’Atlantique, n’a pas du tout envie de s’écraser là, maintenant, en bord de sable.      

LAF (Play-Offs, Finale, match 1)
Si en MSL, tout a été bousculé, renversé, avec une finale qui a un peu la tête à l’envers, c’est tout l’inverse en LAF puisque sur la dernière scène monteront ce soir, pour le match aller, les Neptunes de Nantes, tête de série n°1 et invaincues en Play-Offs d’un côté, et les Mariannes de Levallois Paris, dauphines de la saison régulières, et qualifiées au bout du bout d’une bataille homérique face à Mulhouse vendredi soir dernier en match d’appui de la demi-finale (3-2), de l’autre.

C’est donc l’affiche suprême, entre les deux équipes, challengées tout du long par Vandoeuvre Nancy et Mulhouse, qui ont dominé l’exercice régulier. Ce fut évidemment beaucoup plus fortement marqué pour les Neptunes de Nantes, reines véritables de la saison jusqu’ici et qui apparaissent presque invincibles en ce printemps. Victorieuses de la Coupe de France, les filles de Cesar Hernandez Gonzalez n’ont abandonné que deux sets en cinq matches depuis le début des Play-Offs. Le fond de terrain est tenu par les mains fortes d’Amandine Giardino, l’attaque est explosive et régulée par Taylor Mims, le centre du terrain est la propriété d’une Serbe de 19 ans, Hena Kurtagic ! Nantes a des solutions partout, des réponses à tout, un effectif étoffé et des talents diversifiés.

Seulement, en face, Levallois Paris se dresse de toute sa puissance offensive et sa rage collective. Certes, le parcours des Mariannes s’est écrit dans le rude et les bagarres en Play-Offs, mais c’est aussi comme cela que l’on élève au plus haut une ambition. Né de la fusion du Stade Français Paris Saint-Cloud et du club levalloisien, Levallois Paris a posé en une seule saison d’existence des balises remarquables. Demi-finalistes de CEV Cup, 2e de l’exercice régulier et désormais finalistes du championnat pour la première fois de leur histoire, ces Mariannes 2.0 veulent poser les fondations et s’inscrire dans la durée, mais elles ont visiblement très envie d’accélérer le temps.

Elles ont une arme létale, Bianca Cugno, elles comptent ce qui se fait de mieux au centre en LAF, avec Candelaria Herrera. Alessandro Orefice prône la férocité, l’engagement, la discipline. Vendredi soir, face au VMA, les Mariannes ont été poussées dans leurs derniers retranchements. Mais avec Karin Palgutova, Levallois Paris possède une joueuse ultra-complète, qui sait gagner (champion de France avec Volero Le Cannet en 2022), et un effectif qui peut s’étirer loin, avec les précieuses Ljubica Kecman (20 pts vendredi soir) et la central canadienne, Emily Maglio (6 des 17 contres franciliens), toutes deux capables de faire basculer un match.

Cela annonce donc une splendide bataille, dès ce soir au Palais des Sports Marcel Cerdan, où les Nantaises étaient venues s’imposer aisément en saison régulière. Mais c’est désormais une autre histoire.

lnv