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ligue nationale
de volley

«La force du collectif»

le 17/05/2024
Champion de France pour la première fois de son histoire, le SNVBA et son manager général, Gilles Gosselin, ont été portés par une sérénité et une force collective tout au long de la saison pour créer la sensation et inscrire le nom du club nazairien au palmarès.
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Gilles, avec quelques semaines de recul, que vous inspire le sacre du SNVBA en Marmara SpikeLigue ?
C’est le fruit d’un travail de longue haleine, qui s’est concrétisé cette année par le plus beau des résultats. Il y a plusieurs piliers : le travail évidemment, l’engagement, l’ambition de vouloir grandir, avoir l’humilité aussi de se remettre en question sur ce que l’on peut améliorer. Il y a aussi la qualité de fonctionnement au sein du club, la force du binôme que j’avais avec le coach (Rubinho). Au club, on a toujours eu une atmosphère bienveillante, positive, sans avoir une pression en lien avec le résultat. Il y avait une sérénité de fonctionnement tout au long de la saison. Il n’y a pas eu d’emballement quand on était très performant sur la première partie de saison, tout comme il n’y a pas eu d’alarme ni de précipitation sur la deuxième partie de saison plus difficile. C’est ce qui nous a permis aussi d’arriver avec confiance, avec tranquillité, avec ambition sur la fin de saison. Un autre pilier, c’est notre public, qui nous pousse sans cesse et nous permet de renverser des montagnes à domicile. Il y a également toute la progression au sein de l’effectif que l’on avait cette saison. Les joueurs ont pris conscience de leur potentiel, ils ont de mieux en mieux joué avec les qualités qui étaient les leurs, en étant dans la bonne filière.

Quelle était justement cette filière, quelles étaient les caractéristiques de cette équipe ?
On avait un effectif très homogène avec beaucoup de rotations possibles, une équipe qui était très joueuse, très technique, très disciplinée sur le plan tactique. Ce qui se ressentait souvent dans les nombreuses défenses que l’on pouvait faire lors des matches. On ne rentrait pas dans une filière qui aurait nécessité une dimension physique, athlétique plus importante et que l’on n’avait pas par rapport à certaines équipes. Je pense d’ailleurs que le dernier match de la saison régulière face à Chaumont a mis en avant cette force collective et cela a permis de capitaliser dessus en Play-Offs. 

C’est certain que vous n’étiez pas une équipe dépendante d’un gros marqueur qui avait cinquante ballons à jouer par match !
C’est une philosophie que j’ai d’avoir un effectif avec beaucoup de solutions et d’options possibles. Parce qu’économiquement, il faut être inventif sur la construction des effectifs et le nôtre n’est pas dépendant d’un joueur qui serait aussi très onéreux. L’idée est d’avoir des joueurs qui vont se révéler petit à petit, s’appuyer sur notre fonctionnement de club qui est ultra sain, pour pouvoir s’exprimer, progresser. C’est aussi cela qui fait qu’on a déjoué les pronostics.

Y a-t-il un match charnière où le groupe s’est dit qu’il pouvait aller au bout ?
Pour moi, le dernier match de la saison régulière contre Chaumont a mis en lumière cette force du collectif. Et l’autre moment important, c’est le premier match des Play-Offs contre Nantes, à l’extérieur. Il a montré qu’on était capable de performer contre une des meilleures équipes du moment. On s’est imposés en finissant avec deux joueurs du centre de formation sur le terrain, avec un six où la moitié des joueurs n’avaient pas démarrés. Cela nous a donné beaucoup de confiance. Il n’y avait pas de fin en soi, quand on jouait un match 2 contre Nantes, un match 2 contre Tourcoing, une qualif en demi-finale etc… On se disait, on va chercher une étape de plus ! On voyait chaque match comme une étape supplémentaire à gravir.

Parlez-nous aussi de ces tie-breaks. Vous n’en gagnez pas un seul sur toute la saison régulière, puis vous remportez le premier sur le match 3 contre Nantes en Play-Offs et vous jouez le titre à Tours sur un set en or ! Que se passe-t-il dans vos têtes à ce moment-là ?
L’état d’esprit, c’est de se dire qu’on avait deux chances, avant cette finale retour : soit en s’imposant sur le match régulier, soit on aurait une deuxième possibilité avec le set en or.  Mentalement, psychologiquement, l’appréhension de ce moment-là, on s’y était préparé. Le premier tie-break remporté contre Nantes en quarts de finale nous a montré qu’on avait eu la bonne justesse. On n’a jamais porté cela comme un fardeau. Le golden set, à Tours, on savait que si on l’entamait bien, on serait en mesure d’aller chercher un résultat, car la pression était totalement inversée. C’est le Tours Volley-Ball et le TVB, sur un golden set à la maison, il doit gagner ! On a toujours été serein et calme dans la gestion de ces tie-breaks.

Comment le SNVBA va-t-il se préparer à découvrir la Ligue des Champions la saison prochaine ?
On va découvrir et appréhender cela avec calme, humilité et aussi l’ambition d’être les plus performants possibles. Ce sont de magnifiques challenges à relever, sans s’habiller d’une pression ou se sentir investi d’un rôle autre que celui de défendre au plus haut les couleurs de notre club et du volley français sur la plus grande scène européenne. Ce n’est que notre deuxième saison de retour au plus haut niveau français et il y a aussi derrière l’enjeu de pérenniser le club et son équipe pro.

Comment vivez-vous le départ de Rubinho au poste de coach ?
Comme un cycle qui s’achève. On a eu deux années avec une très belle collaboration, un très bon fonctionnement. On aura des saisons à venir aussi riches et très qualitatives avec Fulvio Bertini. L’évolution du SNVBA et son développement sont passées par deux magnifiques saisons avec Rubinho et c’est un nouveau cycle qui s’ouvre avec Fulvio. C’est aussi le sport de haut niveau. Dans le développement du SNVBA, dans cette ambition-là, on a un nouveau cycle avec Fulvio et je m’en réjouis à l’avance.

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