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ligue nationale
de volley

«C’était vraiment magique»

le 05/09/2024
Le Montpelliérain, Nicolas Le Goff, sera cette saison le seul joueur de Marmara SpikeLigue champion olympique à Paris cet été. Il raconte cette aventure magique et est déjà tourné vers le championnat, prêt à vivre de belles choses avec le MHSC.
lnv

Comment avez-vous vécu ce titre olympique ?
J’ai vraiment eu l’impression de vivre un rêve éveillé tout au long de la compet. Même s’il y avait une part de stress, de pression supplémentaire du fait de jouer en France, en étant champion olympique en titre, des attentes peut-être un peu plus fortes. Mais l’ambiance, l’atmosphère autour de ce tournoi, c’était vraiment magique. Et remporter la plus belle des médailles, dans ce contexte-là, c’était quelque chose presque d’inespéré, d’incroyable. Le sentiment qui prime, c’est de la satisfaction. Mais au-delà de ça, c’est l’accomplissement d’un rêve.

Être champion olympique dans la liesse générale, c’est un sentiment incroyable non ?
Le public nous a portés tout au long de la compétition. Je pense notamment au quart de finale contre l’Allemagne, où on est mal embarqués, mais où l’on sent une salle en fusion quand on commence à revenir.  Le sentiment que l’on avait à chaque point que l’on gagnait, c’est qu’on ne le gagnait pas à douze, mais c’était 13.000 personnes qui gagnaient ce point ! On a vraiment eu l’impression que c’est presque tout un pays qui est devenu champion olympique, que l’on a fait cela ensemble. 

Dans ce contexte, être sacré à domicile, à Paris, est-ce plus fort que de l’être à huis clos, sous Covid, à Tokyo en 2021 ?
C’est totalement différent, mais pour moi ces deux titres ont autant de valeur. Je n’ai pas envie de hiérarchiser. Quand on a gagné à Tokyo, on avait vraiment l’impression d’avoir atteint le Graal et de ne pas pouvoir aller plus haut. Je ne dis pas qu’on est allés encore plus haut à Paris, mais les deux ont une saveur très particulière. A Tokyo, c’était la première fois, on écrivait une page d’histoire. Là, on en écrit une autre, en France, avec le public. Mais je ne le mettrai pas forcément ni plus haut ni plus bas. Ce sont deux titres exceptionnels qui resteront gravés et qui ont, chacun, leur saveur.

Que vous dites-vous à 0-2 contre l’Allemagne en quarts de finale ?
Il n’y a pas eu de discours particulier, que ce soit du coach ou entre nous, joueurs. Ce que l’on s’est dit, c’est que l’Allemagne, à ce moment-là, jouait très, très bien, mais on sentait que chez nous, il y avait des choses que l’on pouvait mieux faire et que l’on n’était finalement pas si loin. Il n’y a pas eu de panique, on a toujours eu confiance en ce que l’on était capable de faire. On n’a pas lâché et dans le troisième set, quand on est bien, poussés par tout le public, on a vu leurs visages un peu changer, comme s’ils se disaient : «M…, ils sont en train de se réveiller».

Derrière, vous vous attendiez à marcher ainsi sur l’Italie (3-0) et la Pologne (3-0) en demi-finales puis en finale ?
Dire qu’on s’y attendait serait de la prétention, mais on savait au fond de nous qu’on était capable de le faire. Et puis, après l’Allemagne, le rapport de force c’était un petit peu inversé. La pression était plus sur leurs épaules que sur les nôtres. Perdre contre l’Italie en demies, en soi, n’aurait pas été une contre-performance. Cela nous a juste galvanisés ce qu’il faut. On avait juste la pression qu’il faut, pas la mauvaise pression. Et cela nous a donné de la force et de la confiance. Ce fut ensuite un peu le même schéma contre la Pologne. On était en finale et la compétition était déjà réussie. On est entrés dans le match sans doute plus libérés que les Polonais. Et avec le public derrière, on avait l’impression qu’il ne pouvait rien nous arriver.

Quels sont, selon vous, les deux, trois points de force de cette équipe de France ?
A la base, notre force, c’est notre groupe, notre cohésion. Au-delà d’être coéquipiers, on est des amis dans la vie de tous les jours. Il y a zéro tension, zéro non-dit. C’est ce qui nous pousse aussi à se battre les uns pour les autres. On part vraiment à la guerre à douze ou à quatorze selon les compétitions. Après, on a des qualités techniques évidemment, mais le fait qu’on aime jouer ensemble, ça nous apporte une espèce de décontraction. Quand on joue, c’est 80% de plaisir ! On kiffe vraiment tous ensemble. Ça nous décomplexe un petit peu, car on n’est pas forcément les plus grands, ceux qui tapent le plus fort, ceux qui sautent le plus haut. Mais on s’ôte de la mauvaise pression et de la frustration sur le simple fait qu’on joue entre nous et qu’on est une bande de potes.

Après un tel été, est-ce facile d’opérer la bascule et de revenir aux affaires lnv avec Montpellier et la Marmara SpikeLigue ?
On sort d’un été incroyable, avec des ambiances de fou. C’est sûr que là, quand je réattaque la saison avec mon club, que je joue un match amical sans public, sans machin, il y a un gap qui est incroyable (sourire). Mais j’ai réussi à switcher et je repars sur une nouvelle aventure, avec de nouveaux objectifs. Plus on goûte à la victoire, moins on a envie de goûter à la défaite. Ça se fait naturellement, ça remotive pour revivre ce genre de moments, d’émotions avec Montpellier, mon club de cœur, même si ce sera forcément différent.

D’ailleurs, avez-vous repris avec le MHSC ?
Oui, j’ai repris le mercredi 28 août. Je continue de découvrir un peu ce groupe, même s’il y a pas mal de joueurs qui étaient là, déjà, la saison dernière. Je pense qu’on a un groupe sympa, une bonne qualité individuelle. On est lucide sur le fait que beaucoup d’autres équipes se sont renforcées. Si on peut déjà renouer avec l’Europe pour la saison prochaine, ça voudra dire qu’on a fait une plutôt bonne saison. L’an passé, notre 5e place, avec une finale de Coupe de France et malgré des petits soucis de blessures, n’est pas une si mauvaise saison que ça, dans un championnat extrêmement dense. Le fait que Saint-Nazaire, 7e de la phase régulière, soit champion de France, ce n’est pas anodin. Ça va être un combat de chaque instant, mais je pense qu’on peut faire de belles choses.

En étant le seul joueur de MSL champion olympique sur la ligne de départ, vous serez un peu l’ambassadeur de cet été doré. C’est une petite responsabilité aussi ?
Je suis conscient que j’ai cette petite part de responsabilité. Mais je ne le vis vraiment pas comme une pression. Après Tokyo, on n’a pas non plus été 12 à jouer en France ! Il y avait Daryl Bultor à Tourcoing et Kevin Tillie à Tours, on n’était que trois. Je ne pense pas que cela va changer grand-chose. Mais c’est toujours assez flatteur d’être présenté dans les salles en tant que champion olympique. 

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