Montpellier et Tours sur les hautes plaines

Les belles années sont loin désormais. Un autre temps, où Tours et Paris étaient invités à la table des plus grands sur la première décade des années 2000. Il faut en effet remonter à 2007 pour trouver trace de la dernière finale de Ligue des Champions d’un club français, quand Tours avait cédé devant Friedrichshafen. Deux ans auparavant, en 2005, le TVB dansait sur le toit de l’Europe, imitant, dans un élan magnifique le Paris Volley de Glenn Hoag, titré quatre années plus tôt en 2001. Depuis, les gloires se sont enfuies, les étoiles françaises ont filé vers des terres plus riches et les promesses se sont taries pour les clubs français repoussés dans la hiérarchie, mais toujours en lutte cependant.
Cette saison, Montpellier et Tours, respectivement porte-drapeau lors de la dernière saison régulière et champion de France en titre, repartent donc au combat. Une traversée des plus hautes plaines d’Europe comme un immense défi. Après Levallois Paris et Le Cannet chez les femmes, le MHSC et le TVB ont une même équation à résoudre. Le format est identique : les cinq premiers de chaque groupe sont propulsés directement en quarts de finale, sans passer par la case play-offs, laquelle convie les cinq deuxièmes et le meilleur troisième.
Dans une compétition qui n’a plus échappé à une équipe italienne ou polonaise depuis 2019, les deux représentants français auront évidemment fort à faire pour se glisser en play-offs, mais ils peuvent viser, à tout le moins, un reversement en CEV Cup, joli lot de consolation offert aux quatre autres troisièmes de poules. C’est Montpellier qui s’engage en premier, ce soir, pour un lever de scène costaud, à Civitanova. La Lube, qui compte dans ses rangs l’ancien Toulousain, Noa Duflos-Rossi, est façonné pour viser le titre, même si son début de saison en SuperLega est mitigé (5-5). Leader de MSL, Montpellier (9-1) déplore des absences de marque, entre Nicolas Le Goff, opéré de l’épaule et écarté des terrains jusqu’au mois de mars et son pointu, Simon Hirsch, gêné par des douleurs au dos. Avec le Varsovie de Kévin Tillie comme autre cylindrée de cette poule E et les Belges de Haasrode pour compléter, Montpellier devra être sans-faute pour sortir du lot.
Pour Tours, la mission présente, peu ou prou le même niveau de difficulté. Champion en titre, le TVB a vécu un début d’exercice agité, avec un changement d’entraîneur et l’arrivée d’Igor Juricic, mais affiche un bilan sportif très acceptable (8-2 en MSL et une qualification pour les quarts de finale de la Coupe de France). N’empêche, la LDC, c’est autre chose. Le TVB le sait mieux que quiconque, avant de se frotter mercredi soir, en Turquie, à un gros morceau du groupe A, le Ziraat Bankkart Ankara d’un certain Trévor Clévenot !
Outre la formation turque, Tours se coltine aussi les Italiens de Trente, d’un ancien des maisons toulousaine et montpelliéraine, Théo Faure. Titré en 2024, Trente, actuel 3e de SuperLega (8-2), rêve de toucher à nouveau le sommet. Ljubljana, troisième larron du groupe A, est le club étalon du championnat slovène, où il demeure invaincu (8-0) cette saison.
Bref, les deux clubs français devront être fiers et ambitieux pour passer l’hiver et voir les play-offs. Ils peuvent aussi se souvenir que sur les trois dernières éditions, Tours (deux fois) et Saint-Nazaire la saison dernière étaient parvenus à accrocher un «huitième de finale». On recommence ?
