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Héléna, deux titres pour une nouvelle vie

Héléna, deux titres pour une nouvelle vie

le 30/04/2021
L’ASPTT Mulhouse et Héléna Cazaute, MVP du championnat, ont tout raflé dans l’Hexagone cette saison, réalisant un doublé LAF – Coupe de France magnifique pour terminer l’aventure alsacienne...
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L’ASPTT Mulhouse et Héléna Cazaute, MVP du championnat, ont tout raflé dans l’Hexagone cette saison, réalisant un doublé LAF – Coupe de France magnifique pour terminer l’aventure alsacienne de la réceptionneuse-attaquante française, qui va découvrir le très référencé championnat italien avec Chieri la saison prochaine.

 

C’est sur une note limpide, un dernier son quasi parfait qu’Héléna Cazaute a mis fin à deux années symphoniques avec l’ASPTT Mulhouse. La réceptionneuse-attaquante française, pilier des Bleues, s’envole désormais vers d’autres cieux, plus prestigieux encore, puisqu’elle va découvrir à la rentrée prochaine le redoutable championnat italien sous les couleurs du club de Chieri, coaché par l’ancien technicien de Saint-Raphaël, Giulio Bregoli. Un virage en douceur, amorcé dès son arrivée à Mulhouse en 2019, avec le staff alsacien, comme un deal gagnant-gagnant pour tout le monde. «Chieri a fini 6e cette saison, c’est une équipe où j’aurais sans doute plus de temps de jeu que dans une grosse écurie comme Conegliano. Je suis contente d’avoir cette opportunité. Quand je suis arrivé à Mulhouse, mon objectif était de partir un jour en Italie. Le coach et Magali (Magail) ont accepté cela et le staff a mis tout en œuvre pour qu’on y arrive.»

 

Au terme de deux saisons bien remplies, Héléna Cazaute accède donc, à 23 ans, à son désir d’Italie et Mulhouse réalise cette année, dans les pas d’Héléna et de ses coéquipières, un doublé championnat – Coupe de France qui ne souffre d’aucune contestation, tant la domination des troupes de François Salvagni sur le sol français fut constante et féroce d’un bout à l’autre de l’exercice. Avec une seule défaite en championnat, face à Béziers, soit 27 succès en 28 matches, et un parcours en Coupe de France par grands chemins, puisque Mulhouse a fait tomber Nantes puis Béziers avant de décrocher le trophée, les Postières ont donc remporté 30 matches sur 31 et essoré la concurrence. «C’est une énorme satisfaction d’avoir réalisé ce doublé. C’était l’objectif fixé depuis le début de la saison. On a relevé le défi, je suis super fière de l’équipe et du staff. Ce n’était pas évident, dans une année compliquée, sans supporters, alors que le Palais des Sports accueille normalement 3.000 spectateurs à chaque match. Ça nous a minées un peu en début de saison, mais il fallait jouer ainsi, on n’avait pas le choix et on a su switcher rapidement», constate à l’arrivée la réceptionneuse française.

 

Mulhouse fit preuve d’une force mentale remarquable dans ce contexte et d’une capacité d’adaptation qui fut finalement son crédo toute la saison. Que ce fut après la blessure de sa capitaine, la centrale Léandra Olinga, ou derrière l’élimination en Ligue des Champions, l’ASPTT Mulhouse s’est toujours relevée, se nourrissant finalement des coups du sort et des déceptions pour avancer plus loin et plus vite encore. Ce fut donc notamment le cas derrière l’éviction en Ligue des Champions, après une ultime défaite face aux Polonaises de Lodz. Bien sûr, il y eut immédiatement les regrets, mais très vite François et ses filles ont su chasser le noir et se servir de cette aventure européenne, rebondir sur les deux succès face aux Bulgares de Plovdiv, pour se dire que, finalement, elles avaient encore un peu réduit l’écart sur la scène continentale et qu’avec cette exigence et cette qualité de jeu-là, elles seraient, cette année, indéboulonnables sur le territoire français. «Après l’élimination en Ligue des Champions, il y a d’abord pas mal de déception quand même. Après, on a su réagir. C’est cela aussi qui nous a permis d’élever notre niveau de jeu et de rentrer en France avec une certaine confiance. Il y avait la déception certes, mais on avait désormais conscience de notre niveau de jeu. Je suis sûre que la Ligue des Champions nous a énormément aidées. A partir de janvier, février, je me suis rendu compte qu’il fallait du lourd pour nous embêter. Jusqu’à janvier-février, cette sensation, je ne la sentais pas», résume l’ancienne jeune élève de Cyril Ong à Béziers.

 

Effectivement, Mulhouse n’a plus rien lâché, de l’hiver au printemps. Et Héléna a largement haussé le ton également. Plus offensive, plus agressive, bien mieux physiquement et mentalement, elle a pris les rênes du groupe alsacien avec un désir et une efficacité remarquables. «J’ai fait un début de saison, dans les clous, correct, sans plus. A partir de janvier, j’ai eu un tout autre niveau de jeu, j’ai été plus à l’aise physiquement, mentalement. En reprenant le rôle de capitaine, après la blessure de Léandra, je me suis mis pas mal d’objectifs, beaucoup d’exigences. Je me suis sentie plus à l’aise et en confiance et je finis la saison très bien. Mais je ne suis pas encore arrivée», glisse humblement la MVP de la saison.

 

D’autant qu’avant de relever le défi de la Lega avec Chieri, une autre belle aventure internationale attend Héléna : les qualifications à l’Euro avec l’équipe de France, qu’elle rejoint ce vendredi en stage à Belfort. Sur le chemin des Bleues, le Danemark, Israël et la Hongrie. Les deux premières places du groupe sont qualificatives. Mais pour Héléna, le temps n’est pas à l’extrapolation sur les forces et faiblesses adverses, mais bien plus à la concentration sur le team France ! «Ce qui est bien, c’est que l’on a toutes hâte de se retrouver. C’est important qu’on ait envie et que ce ne soit pas une charge supplémentaire. On a toutes envie de continuer le travail mis en place depuis deux ans. Il n’y a pas d’équipes jouables ou pas jouables, il faut juste prouver qu’on est une équipe à craindre désormais. On va se battre pour cette qualif, on veut se qualifier !», clame Héléna, à l’aube d’un été chargé et d’une nouvelle vie exaltante.

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