Quelles reines au Palais ?
LAF (Finale, match retour)
C’est un sérieux coup de bambou qu’ont reçu dimanche dernier les Mulhousiennes. Non pas qu’il soit infamant de perdre sur le terrain du champion de France, en titre, loin de là évidemment. Le VMA ne s’imaginait pas une seconde batifoler paisiblement jusqu’au sacre final. Mais il espérait sans doute un autre combat, une autre prestation que celle qu’il a présentée à La Palestre dimanche dernier où, avec 2306 spectateurs, Le Cannet a battu son record d’affluence.
Car Mulhouse arrivait avec son cabas empli de confiance. Avec 19 succès sur ses 20 derniers matches, la meute de François Salvagni avait levé la terre partout où elle était passée en 2023. Avec treize victoires de suite et un seul échec depuis le 1er janvier dernier, elle caracolait sans avoir connu de grande frayeur jusque-là en Play-Offs.
Mais au Cannet, pour l’ouverture d’une finale au format ramassé, sur deux matches, qui ne laisse guère la place aux approximations ni aux atermoiements, Mulhouse fut trop souvent loin du compte dans le jeu et littéralement plié par le bras magique de Vita Akimova, la jeune pointue russe prodige du Volero, auteure du record offensif de la saison, avec 37 points.
Ce match retour au Palais des Sports mulhousien s’annonce donc grandiose. D’un côté, Mulhouse a eu pas mal de choses à mettre en place toute la semaine et il a fallu sans doute remobiliser les troupes et puiser à nouveau dans le vivier une confiance forcément entamée par ce premier revers en finale.
De l’autre, Volero a prouvé avec éclat qu’il était de la trempe des tout-grands désormais. Chahuté tout au long de la saison régulière, bousculé à chaque tour de Play-Offs, la formation de Mladen Kasic, élevée haut par son trio Akimova – Kochurina – Yaneva, a fait montre d’un caractère et d’une capacité à appréhender les moments clés d’une saison qui lui dessinent sur le papier un joli profil de double champion de France.
Mais le VMA n’est certainement pas décidé à lui abandonner un deuxième titre national de rang. Pour galvaniser et rassurer aussi son groupe sur sa capacité à renverser l’affaire, François Salvagni a aussitôt constaté que ses filles n’avaient pas évolué à leur niveau. Cela laisse donc une porte ouverte, une vague à prendre pour Mulhouse, qui doit tout à la fois vaincre, peu importe le score, et s’adjuger ensuite le set en or, pour s’offrir un troisième titre de champion de France après ceux conquis en 2017 et 2021. Mais il faudra au VMA surpasser la pression de l’évènement et annihiler un peu du talent de Vita Akimova. Deux défis immenses à relever. Mais un titre de champion de France vaut au moins cela.