Un petit goût d’Amérique
Les clubs LAF font donc désormais la sortie des grandes écoles. En l’occurrence, les universités américaines (NCAA). Ce n’est pas, à proprement parler une nouveauté, le mouvement ayant été déjà enclenché il y a quelques années. Mais le réflexe est marqué cette année, renforcé aussi, en sens inverse, par la création de la Ligue professionnelle nord-américaine, LOVB, fort attrayante financièrement, et qui est venue, elle aussi, puiser allégrement dans les effectifs français.
De manière générale, le marché des transferts s’est beaucoup agité en ce printemps-été, avec donc un fort accent américain. Le champion de France, Levallois-Paris, a ainsi quasiment tout rebâti. Alessandro Orefice aurait bien évidemment aimé s’appuyer sur un noyau dur, mais il a dû faire sans. Karin Palgutova, Kaisa Alanko, Juliette Gelin, Emily Maglio, Emily Thater et Candelaria Herrera, piliers du premier titre de champion de France des Mariannes, sont parties. Mais l’équipe restera cosmopolite et, espérons-le, compétitive en Ligue des champions, avec les arrivées de la libéro Auriane Biemel, la centrale argentine, Avril Garcia, l’universitaire américaine Desiree Becker (centrale, UCLA), sa compère de Cannes Leah Meyer (Cannes), la Canadienne Jazmine White, la réceptionneuse US Jaidyn Blanchfield, les Polonaises Natalia Murek et Aleksandra Kazala, et la passeuse italienne, Rachele Morello, pour mettre tout cela en musique.
Finalistes vaincu, Nantes repart au combat, dans un contexte économique plus délicat pour l’entité Neptunes, mais pas sans ambition pour autant. Si l’entraineur César Hernandez perd forcément gros avec les départs de Hena Kurtagic, Taylor Mims, Marrit Jasper et Jaelyn Keene, notamment, il a principalement enrôlé des habituées de la division, comme les passeuses Ella May Powell (Béziers) et Léna Chameaux (Quimper), la réceptionneuse hollandaise Laura Jansen (PAVVB), Halimatou Bah (Chamalières) et a réussi le joli coup d’attirer la redoutable pointue vue à Vandoeuvre Nancy l’an passé, Haylie Bennett.
Demi-finalistes, Volero Le Cannet et Mulhouse ont également largement repeint la façade. Afin de retrouver une posture plus fière et en lien avec leurs ambitions, les Cannettanes ont, comme souvent, actionné la filière russe, avec la centrale Natalia Suvorova et la passeuse Anastasia Kornienko. Mais Voléro a mis plus de couleurs cette fois, avec une passeuse brésilienne, Naiane Rios, une pointue angolaise de 23 ans, Nilda Matuca et une attaquante américaine, Morgahn Fingall, notamment. Pour le VMA, c’est un recrutement grandement international, avec, entre autres, une centrale grecque, Aristea Tontai, une autre américaine Jasmine Gross, une réceptionneuse allemande, Romy Jatzko, une autre finlandaise, vue au TFOC, Jessica Kosonen, une pointue italienne, Valentina Diouf, une passeuse colombienne venue de Cannes, Maria Marin et la belle pioche Katelyn Evans, qui fit les beaux jours lorrains l’an passé.
Vandoeuvre Nancy justement, formidable 4e de la saison régulière 2023-2024, a pioché dans les réserves NCAA, en engageant la jeune réceptionneuse-attaquante de Tulsa, Kayley Cassaday. C’est une passeuse colombienne, Gretell Moreno, qui dirigera la manœuvre et sera chargée d’approvisionner, entre autres, la pointue française venue de Quimper, Victoria Foucher.
Le voisin mosellan, Terville-Florange, a, lui aussi, remplacé pas mal de batteries. Avec une joueuse made in NCAA, Lexi Hadrych (Colorado) et une meneuse allemande de 24 ans, Corina Glaab, notamment. Sortie de Stetson, Amaris Carter débarque à Chamalières, tout comme l’attaquante américaine, Akuabata Okenwa, forte d’une longue route en Italie. Habitué à creuser le sillon US, Béziers ne change pas la méthode et convoque ainsi trois universitaires, les centrales Amelia Morre (Dayton) et Marissa Stockman (North Dakota), ainsi que la réceptionneuse-attaquante Emily Holterhaus (Northern Iowa).
Cannes fait aussi dans le made in US avec la pointue Lauren Matthews et la centrale Anna Katherine Griggs (North Alabama), entre autres renforts. Marcq-en-Barœul se démarque, lui, avec un trio «frenchy», Mathilde Benoît (Evreux), Alba Sanchez (TFOC) et Clémence Garcia, qui évoluait en Finlande l’an passé. Enfin, pour leur accession historique en LAF, les «Burdis» de Bordeaux-Mérignac n’ont pas tout flambé sur le marché des transferts, mais l’expérience de la Lituanienne, Monika Salkuté, vue à Evreux, Paris et au PAVVB, devrait être un renfort précieux dans l’effectif girondin.