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ligue nationale
de volley

Nathan, la comète des Spacer’s

le 04/12/2024
A 21 ans, le jeune pointu bisontin, Nathan Feral, s’est installé solidement en Marmara SpikeLigue dès sa deuxième saison avec les Spacer’s de Toulouse. Attaquant physique, jeune joueur ambitieux mais conscient des progrès à accomplir encore, Nathan prend son envol et son ascension vers les sommets se fait à grande vitesse.
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Il attrape, pêle-mêle, les jolis moments et les bons points qui virevoltent dans ses pensées. Au creux des mots, sous un large sourire, Nathan Feral conte la belle histoire d’un début de saison qu’il voulait beau et qui, depuis six rencontres, a pris une tournure assez vertigineuse. Arrivé à Toulouse à l’été 2023, le jeune homme de 21 ans, taillé au carré dans les premiers temps de son adolescence (1,97 m, 93 kg), a bousculé l’ordre établi aux Spacer’s de Toulouse. C’était son but, son objectif, dans un club qui, traditionnellement, a toujours mis en avant l’éclat de la jeunesse.  

Après cinq matches à gratter, ici ou là, des bouts de temps de jeu, quelques passages au champ en fin de set, dans l’élan d’une saison dernière vécue comme un très riche apprentissage, Nathan a tout envoyé valser lors de la sixième journée face à Saint-Nazaire. Une entrée fracassante au relais du titulaire au poste de pointu, Julien Winkelmuller, 21 points dont 2 aces et la donne, soudain, a changé ! Lui qui n’avait débuté qu’une seule rencontre en poste avancé l’an passé (en Coupe de France face au SNVBA) vient d’être titularisé sur les cinq derniers matches de Marmara SpikeLigue par Patrick Duflos, qui connaît la musique du talent naissant. «La saison dernière m’a beaucoup appris. Dans une équipe majoritairement française, dans une bonne ambiance, on a pu accrocher une place en Play-Offs», raconte Nathan. Cette année, les envies ont pris de l’ampleur, l’ambition aussi et l’attaquant doubien a essarté sa voie avec conviction : «L’objectif était d’aller chercher du temps de jeu, une titularisation à terme, même si rien n’est jamais gagné. Avec Julien, la concurrence est saine. Il le sait, il comprend. L’équipe a deux pointus au profil différent qu’elle peut changer selon l’adversaire. Je suis content d’avoir saisi l’opportunité. Je n’attendais que cela, j’étais prêt. Maintenant, il faut confirmer tous les week-ends, à l’entraînement. Ça peut aller très vite dans un sens comme dans l’autre», note, lucide, le jeune attaquant français.  

Mais les chiffres sont là. Nathan a désormais deux pieds ancrés dans le monde des grands. Avec 13,6 points de moyenne, dont deux ardoises à 27 et 30 unités, respectivement à Paris et contre Sète, il est le 11e meilleur marqueur de la Ligue, le deuxième Français derrière…Earvin Ngapeth (10e), en ayant joué finalement la moitié des matches ! Cela le fait d’ailleurs marrer. «Je ne le savais pas, ça fait plaisir, même si j’aurais aimé lui passer devant. En réalité, ce n’est pas vraiment ce que je regarde. C’est un indicateur de performance, mais la performance ne se joue pas que là-dessus. L’important au volley, c’est de mettre les points aux moments importants.» 

Dans ce domaine, Nathan ne s’est pas beaucoup manqué jusqu’ici. Arrivé au volley sur le tard, vers 12-13 ans, malgré un papa, Stéphane, joueur de N1, qui avait déjà planté les racines, le jeune ado n’a pas été conquis tout de suite. Sur un terreau bisontin qui fait plutôt la part belle au basket et au hand, Nathan s’est essayé au foot et au hand justement, avant, une nuit, d’avoir la révélation. «C’était une manifestation qui s’appelait la nuit du volley. Ça ne m’intéressait pas plus que ça, mais j’y suis allé et là, j’ai bien aimé et je me suis inscrit la saison d’après», se souvient-il.  

L’histoire était en marche. Au Besançon Volley, Nathan grandit notamment sous les ailes paternelles protectrices durant trois saisons. Avec un papa coach et d’autres formateurs avisés, le minot, disposé, travailleur et à l’écoute, pose des premiers jalons prometteurs. Au pôle Espoirs à Lyon, il prend ensuite 15 kilos dès sa première année et sculpte un volley d’attaque explosif et physique. Celui qui le porte aujourd’hui, même si Nathan s’applique à gommer jour après jour les manques techniques initiaux, sur lesquels il a déjà largement travaillé en profondeur lors de ces deux années hyper formatrices au sein du CNVB, la pouponnière fédérale. «Mon style de jeu, ça va être d’aller taper haut et fort, je vais plus jouer sur mon physique et ma puissance d’attaque, même si j’aimerais jouer plus vite à terme, développer une finesse technique, jouer plus de coups différents et gagner en consistance. Je suis capable de jouer des sets de haut niveau et de baisser rapidement ensuite, c’est ce qui est arrivé ce week-end (victoire à Montpellier, 2-3)», confesse le champion d’Europe Espoirs l’été dernier, avec les Bleus. 

Dans son ascension programmée, Nathan garde néanmoins les pieds sur terre. S’il s’envoie en l’air avec délice au-dessus d’un filet, le jeune homme marne encore à l’école de 8 à 12 h pour finaliser son DUT informatique et électronique. Fils d’enseignants en EPS, il ferait beau voir que l’ouaille n’aiguise qu’une seule flèche ! «Je vais en cours le matin et j’enchaîne avec l’entraînement l’après-midi. C’est un des critères pour lesquels je suis venu à Toulouse. Même si, avec les matches qui s’enchaînent, il y a des périodes où ce n’est pas facile», admet le champion de France 2024 avec le Centre de Formation des Spacer’s, qui fomente aujourd’hui de plus grands rêves. L’été dernier, durant une dizaine de jours, il a ainsi accompagné les Bleus en stage avant leur tournée olympique triomphale. Il en a pris plein les yeux. «Quand tu arrives à l’entraînement, que tu vois le niveau, ça fait…bizarre», sourit-il. «C’était une super expérience. Maintenant que j’y suis passé, je n’ai qu’une envie, c’est d’y retourner», glisse-t-il, comme un début de promesse.    

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