
Tours, de mille étincelles

Tours aime cela plus que tout, sans aucun doute. Ces moments d’adrénaline, de douce euphorie. Cette ivresse des sommets, à l’endroit où il croise les plus grands d’Europe, avec la conviction chevillée, la certitude sculptée dans les batailles livrées depuis vingt ans, qu’il a son mot à dire et un grand rôle à jouer.
Hier soir, dans un Grenon bouillonnant de 3000 âmes et mille étincelles, le TVB a remis cela. Comme en 2017, comme en 2022, Tours a retrouvé le dernier carré de la CEV Cup, sans l’once d’un tremblement, poinçonnant sa qualification au terme d’un match retour totalement tenu, maîtrisé et remporté en 1 h 11 (3-0). En réalité, le miracle avait eu lieu quinze jours plus tôt, en Flandre Occidentale, quand la bande à Marcelo Fronckowiak était sortie des flammes de l’enfer, menée deux manches à rien, 24-20 et finalement victorieuse (2-3) ! Six balles de match sauvées, un succès hors du temps, qui venait alors, sans le dire, de propulser Tours en demi-finales et Roeselare dans le désarroi le plus profond.
Mercredi soir, les Belges, un peu perdus (33 fautes directes) n’ont effectivement pas pesé lourd face au block tourangeau compact (10 contres dont 4 pour Michael Marshman). Voilà donc le TVB à nouveau en demi-finales. Il y a trois ans, il était allé un cran au-dessus, tombant en finale face à Monza. Il y a huit ans, il avait été sacré face à Trente. Dans trois semaines, ce sont les Polonais de Rzeszow et leur champion olympique 2021, Stephen Boyer, qui leur feront face, pour une demi-finale majuscule dans un dernier carré royal puisque l’autre demi-finale opposera Ankara et son double champion olympique, Trévor Clevenot, aux Italiens de Trente.
Des Italiens qui ont confirmé hier soir, chez eux, leur succès en Haute-Marne à l’aller (1-3), en ne laissant aucune chance à Chaumont, dominé (3-0) en moins d’1 h 15 par la puissance de Kamil Rychlicki (14 pts dont 3 contres) et ses amis. Une élimination logique qui n’enlève cependant rien à la belle aventure chaumontaise en CEV Cup.
Ce soir, en barrage retour «huitièmes de finale» de Ligue des Champions, il faudrait un authentique exploit au Pirée pour que celle de Saint-Nazaire prenne des élans d’épopée. Dans une saison aux deux visages, le SNVBA, déjà coupé de tout en Marmara SpikeLigue, va vivre en Grèce un nouveau grand moment de sa jeune histoire européenne. Domptés à la Soucoupe à l’aller (1-3), les Nazairiens n’ont pourtant pas fini si loin que cela. S’ils parviennent à juguler les coups de chaud du pointu serbe, Aleksandar Atanasijevic (19 pts à l’aller), ils seront dans le match. Et pour un ou deux ballons tombés du bon côté, l’histoire pourrait alors, qui sait, prendre un tour épique.