Les têtes au carré

MARMARA SPIKELIGUE (demi-finales, match 1)
Ce n’est pas très compliqué de désigner «l’intrus» du dernier carré de la MSL 2024-2025. Mais le terme intrus est finalement assez malvenu tant Poitiers n’a absolument pas volé sa place en demi-finales du championnat de France. Pas forcément attendu à ce niveau de compétition, a fortiori après le départ fin décembre dernier de son «héros», Earvin Ngapeth, l’Alterna Stade Poitevin, 6e de l’exercice régulier, déboule là comme un grand, sans complexe au milieu de trois des quatre premiers de la saison régulière, après avoir mis la tête du TLM à l’envers, renversant une série dans laquelle les Poitevins furent menés 0-2 !

Sur le chemin de l’Alterna se dresse désormais Chaumont, inébranlable en quarts de finale face à Toulouse, où il n’a concédé que trois sets en trois rencontres. Drivé par un passeur souvent inspiré, Joseph Worsley et propulsé en attaque par un tandem brillant de réceptionneurs-attaquants, Mathis Henno et Niko Suihkonen, le CVB 52 aura l’avantage du terrain, même s’il se souvient que Poitiers était venu s’imposer à Palestra à la régulière (1-1 cette saison).

D’autant que le Poitiers rebelle des Play-Offs s’est largement étoffé, par la seule présence d’un pointu phénomène, Nik Mujanovic. Avec 28,4 points de moyenne, le Slovène a brisé les fondations tourquennoises et il n’a pas l’intention de s’arrêter au pied du mur chaumontais.

L’autre demi-finale est une symphonie, une musique de grand bal. Montpellier, champion de France 2022, défie en effet Tours, titré en 2023. Les deux équipes sont calibrées pour aller au bout. Le MHSC affiche une solidité en réception, avec un duo Ezequiel Palacios - Tomas Lopez Pascual souvent inébranlable, et une dangerosité au contre, avec le tandem Nicolas Le Goff – Raphaël Pascal, un rien supérieures dans les chiffres.

Mais le TVB a du monde partout, un passeur multi galonné et expérimenté avec Zeljko Coric, et un talent de 20 ans, Alexandre Strehlau, en pleine révélation et ultra précieux face à Nice au soutien offensif d’Antoine Pothron et Ryan Sclater. Reste que cette saison, Tours s’est incliné trois fois en trois rencontres face aux Montpelliérains.      

SAFORELLE POWER 6 (demi-finales, match 3)
Cette fois, il n’y a plus d’échappatoire, plus d’interstice pour se requinquer. Les demi-finales de SP 6 arrivent au bout du chemin, avec un match 3 décisif autant qu’incertain, que ce soit à Marcel Cerdan, théâtre du duel entre Levallois-Paris et Vandoeuvre Nancy, ou à Nelson Mandela, antre du Pays d’Aix Venelles, qui accueille samedi soir les Neptunes de Nantes.

A domicile, le VNVB a mis au pas le champion sortant mercredi soir (3-1), sur la foi d’un collectif qui reste fort et debout depuis le début de la saison. Pour les Mariannes, le coup fut rude, mais les filles d’Alessandro Orefice sont largement capables de se relever et il est rare que la talentueuse Bianca Cugno fasse deux matches de suite à 34% de réussite.

Dans l’autre demi-finale, le Pays d’Aix Venelles a inversé le cours des choses en s’imposant avec autorité à Nantes (1-3), reprenant du même coup l’avantage du terrain et n’étant plus désormais qu’à un succès d’une première finale en championnat de France dans l’histoire du club.

Le moment pourrait donc être très fort pour des ReBelles qui continuent d’avancer en nombre, chassant la fatigue grâce à une rotation longue, d’où l’une ou l’autre peut sortir à tout moment. Les Neptunes devront donc avoir les yeux partout, la capacité à rester sereines dans les moments délicats et un rendement offensif supérieur au petit 30% affiché mercredi soir dernier pour espérer décrocher une deuxième finale de championnat consécutive.  

LBM (demi-finales, match 1)
Il fallait être une forte tête pour résister aux assauts venus de partout en quarts de finale. A l’arrivée, seuls les deux premiers de la saison régulière LBM, Ajaccio et Fréjus, sont au rendez-vous des demi-finales. Et tous deux vont trouver sur leur route des outsiders totalement décomplexés. Ainsi, Ajaccio va se colleter avec Martigues, souverain sur le match décisif en Lorraine et qui va se pointer en Corse sans ciller, derrière les épaules de son colosse, Maoni Talia, prêt à en découdre avec Daniel Bala. En saison régulière, Ajaccio avait dû s’employer pour vaincre les Martégaux sur l’Ile de Beauté, avant de s’incliner sèchement en PACA, dans un match de fin d’exercice qui n’avait cependant aucune incidence sur la première place déjà verrouillée du «Gaz».

L’autre demi-finale opposera Fréjus à Saint-Jean d’Illac. Là aussi, l’histoire est belle pour l’ASI, souvent en zone de turbulence au long de la saison, qui a changé de commandant de bord à l’entrée des Play-Offs et qui se retrouve à deux victoires d’une finale désormais, après avoir mis Reims au pas en cinq matches en quarts de finale. Les deux effectifs ont du répondant au contre et au service. L’ASI peut monter haut son block avec sa doublette Kevin Kaba – Augustin Guerin, tandis que Fréjus peut faire mal derrière la ligne avec ses serveurs féroces, Joshua Marty et Cédric Da Silva. Si les Girondins ont la capacité de varier les plaisirs offensifs, il leur faudra aussi impérativement limiter les impacts du redoutable pointu, Joshua Marty.