
Place des grands hommes

MARMARA SPIKELIGUE (Finale, match 1)
Cette fois, on y est. Place des grands hommes. Pour une finale que peu, sans doute, auraient cochée en tout début d’année 2025, quand Earvin Ngapeth s’en était allé, laissant l’Alterna Stade Poitevin orphelin de son héros. Sûrement que l’on trouvait aussi une palanquée d’inquiets en Touraine au commencement de la saison, quand le TVB traînait ses blessures et son collectif hachuré, collectant un seul succès sur les six premiers matches de MSL.
Et pourtant, ils sont tous deux sur la dernière ligne aujourd’hui, à la veille d’une finale entre voisins qui va brasser les souvenirs et faire parler les vieux grognards de chaque camp. Samedi, c’est derby, dans un Lawson-Body brûlant et à guichets fermés ! Cela n’était plus arrivé, à ce stade de la compétition, depuis 2012, date de la dernière finale pour un titre entre les deux élus du Centre de la France. A l’époque, le TVB l’avait emporté.
Certainement qu’à la veille de sa quinzième finale, le TVB, nonuple champion de France, part avec un cran d’avance et l’étiquette de favori dans le dos. En demi-finales, la troupe de Marcelo Fronckowiak a mis sur le flanc la tête de série n°1, Montpellier, en s’imposant deux fois dans l’Hérault. La rotation est étoffée, c’est souvent juste en attaque, costaud en réception et Zeljko Coric a le talent et l’expérience pour mettre cela en musique sur un dernier récital. Il y a de la maîtrise et du sang-froid sur les points chauds et des révélations affirmées, comme Alexandre Strehlau en réception-attaque ou Guillerme Voss au centre.
Bref, Tours est calibré pour décrocher un dixième titre de champion et rejoindre au premier rang du palmarès, l’AS Cannes. Seulement voilà, en face, Poitiers, qui a tout de même dominé le TVB deux fois en saison régulière, semble dans une autre dimension. A deux doigts du vide, en quarts de finale face à Tourcoing, l’Alterna a gommé les peurs et évolue en toute osmose et liberté depuis, surfant sur cinq succès consécutifs, après avoir notamment essoré l’armada chaumontaise en demi-finales !
Un homme évidemment a tout changé : le pointu slovène, Nik Mujanovic. Arrivé sur la dernière journée de saison régulière, l’ancien attaquant parisien ravage tout sur son passage et tourne à 26,4 points de moyenne en Play-Offs ! Au côté de Thibaut Thoral et Thomas Pujol, il a donné une épaisseur insoupçonnée au collectif offensif poitevin et a ouvert des espaces et des solutions multiples à son passeur canadien, Brett Walsh.
Future pointe du TVB la saison prochaine, cette finale sera forcément particulière pour lui aussi, à titre personnel. Mais le Slovène de 2,06 m n’aura aucun état d’âme et un seul objectif : porter Poitiers au plus haut pour sa septième finale de championnat et offrir au club un troisième sacre hexagonal, après ceux de 1999 et 2011, avant de partir.
LBM (Finale, match 1)
ça ne pouvait pas vraiment se passer autrement. Dominateur tout du long en saison régulière, Ajaccio n’a pas failli. Fors un match abandonné en tout début de Play-Offs face à Saint-Quentin, les Corses ont été maîtres des évènements, ne lâchant ensuite que deux sets en cinq rencontres pour se hisser avec force et autorité en finale.
Le collectif ajaccien est fourni et rôdé. A la pointe, Khaled Bouallegue peut venir suppléer sans faillir la fine lame de LBM, Daniel Bala, comme ce fut le cas lors du match 1 de la demi-finale face à Martigues. Autour, Matej Patak et le capitaine flamme, Florian Lacassie, sont souvent des soutiens offensifs impeccables et des réceptionneurs de sang-froid.
Vaincu deux fois par le «Gaz» à la régulière, Fréjus sait qu’il part avec une petite longueur de retard dans ce duel final. Mais la troupe de Loïc Geiler fut sans conteste l’opposant le plus constant sur l’exercice, et son parcours maîtrisé en Play-Offs, avec une défaite à l’entame et cinq victoires de rang derrière (tiens donc, comme Ajaccio !) donne un indice clair de ses ambitions et de sa stabilité émotionnelle.
Evidemment, il faudra encore élever cela d’un cran dès ce soir, à domicile. Pour mettre d’entrée la pression et entrevoir un retour dans l’élite du volley français. Une D1 que Fréjus n’a plus côtoyée depuis…33 ans. Le moment est donc d’importance pour le FVV, qui s’appuiera évidemment sur le bras de Joshua Marty (21,6 pts de moyenne en Play-Offs) en attaque, mais pas seulement. L’expérience de Jérôme Clère, les fulgurances de Tobias Kjaer, la présence centrale de William Nack-Minyem dans un duel alléchant face au Brésilien Lucas Salles, sont des balises fortes du jeu varois. Des repères qu’il leur faudra poser dès ce soir, en ouverture de la finale.