Nathan, la belle aventure au Plessis

C’est une belle ascension, pas un vertige non plus pour Nathan Canovas. A 22 ans, le réceptionneur-attaquant français se hisse pourtant de plus en plus haut. Avec cet effet miroir des résultats engageants du Plessis-Robinson sur ce début de saison de Marmara SpikeLigue, qui le font paraître encore plus grand.
Pensez, les Hiboux, derniers de la classe la saison passée, après une saison à rentrer discrètement le bec et ponctuée seulement de 5 victoires en 24 matches, ont posé les griffes sur les hautes branches en ce début de championnat, 5e ex-aequo après cinq levées. Huit points, en ayant joué Chaumont, Tours, Montpellier et Poitiers, c’est tout sauf un automne en feuille morte.
Un homme, Nathan Canovas, participe activement à cette jolie mise en route du PRVB. «Collectivement, il n’y avait pas d’appréhension. On a très envie de faire une bonne saison, pas à l’image de ce qu’on a fait l’année dernière. Pour l’instant, l’équipe marche bien, il y a un bon climat de travail, c’est chouette. Il faut rester humble parce qu’on ne sait pas de quoi est fait demain, mais on a de l’ambition et des attentes», résume ainsi Nathan.
Ce jeune homme de Saône-et-Loire, tombé dans le volley par atavisme familial, licencié à Sennecey-le-Grand, sa terre nourricière, dès l’âge de 3 ans, ne part ni en flèche ni en flamme. Mais il a des convictions et une vue sereine sur son évolution. «J’ai une progression plutôt constante et linéaire. C’est dans l’ordre des choses. J’ai profité des petits pépins physiques des uns et des autres l’an dernier pour avoir un peu plus de temps de jeu et des responsabilités offensives», relate l’actuel dixième meilleur marqueur de MSL (16,4 points par match).
A Sennecey, où il joua dix-sept ans dans un club présidé un temps par son père, où sa mère et son frère ont aussi évolué, Nathan a appris avant de poser les bases. Il a joué passeur en N2 à 14 ans, puis il s’est installé au poste de réceptionneur-attaquant. Au Pôle à Lyon deux ans durant, il a poli son jeu avant de rejoindre le Centre Fédéral les quatre années suivantes, s’appliquant à varier ses forces offensives. «J’ai beaucoup de coups à l’attaque, mais des progrès encore à faire dans le jeu arrière. Je manque encore un peu de temps, d’expérience», convient l’étudiant en troisième année à l’ENKR, une école de kiné, qui cumule les stages en milieu hospitalier et les séances de musculation rattrapées comme des cours du soir.
En tout cas, cet emploi du temps sans un souffle lui réussit pour le moment. Nathan est une pièce fondamentale du dispositif de Cédric Logeais et il a même déjà toqué à la porte de l’équipe de France, au printemps dernier, lors du rassemblement des Bleus en groupe élargi. Même si cela n’a pas débouché sur une première sélection, même s’il y eut sans doute un peu de retenue dans ses prestations, Nathan sait qu’il a entrouvert-là une voie prestigieuse. «J’ai été surpris, agréablement, d’être convoqué. Je suis resté une semaine, je n’ai pas réussi à montrer toute l‘étendue de ce que je savais faire. L’équipe de France, ça représente beaucoup, c’est le rêve et l’objectif de tout volleyeur. Pour m’ancrer dans le groupe, il faudra des résultats un peu plus constants, collectivement et individuellement, être meilleurs dans tous les domaines, bosser dur», assure-t-il.
Ce qui est certain, d’ores et déjà, c’est que Nathan ne s’est pas perdu sur ces quatre premières semaines de compétition. Les cailloux ont été posés sur le bon chemin. Cela donne des idées et ouvre, sans doute, d’autres perspectives, après la tristoune saison dernière. «Le championnat a l’air plutôt homogène cette année», estime le jeune réceptionneur-attaquant du PRVB. «Si on arrive à garder un niveau de jeu assez stable, on peut aller accrocher les Play-Offs ou les Play-In. On ne veut pas se cantonner à un maintien, on veut rêver plus grand. Cédric (Logeais) m’a toujours fait confiance depuis la première année. J’aimerais bien faire partie, avec lui, de la première équipe du Plessis à atteindre les Play-Offs en première division», glisse-t-il, dans un sourire empli d’ambition.
