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ligue nationale
de volley

Filippo Schiavo : «On ne peut pas se cacher»

le 06/02/2025
Deuxième de Saforelle Power 6 et qualifié pour les quarts de finale de la Coupe de France, le PAVVB est invaincu depuis deux mois et propulsé par une série de dix victoires consécutives dont neuf en championnat. Pour son coach, ce parcours remarquable est le fruit du travail et d’un effectif profond et équilibré au plus juste.
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Le PAVVB est sur une série impressionnante de neuf victoires de suite en championnat (10 en comptant la Coupe de France). Qu’est-ce qui vous plaît dans ce que montre votre équipe actuellement et comment expliquez-vous ce parcours actuel remarquable ?

Les deux choses sont connectées. On a une équipe très équilibrée, avec 13 joueuses qui peuvent donner un coup de main, pas qu’à l’entraînement mais aussi pendant le match. C’est la chose qui me plaît le plus et c’est aussi la chose qui nous donne un avantage, une marge de manœuvre pendant le match, qui nous permet de sortir de situations difficiles, d’une mauvaise journée pour une joueuse ou un mauvais choix que je peux faire pendant le match. On a toujours la possibilité de changer les équilibres et cela déstabilise un peu l’adversaire. On est en train de construire une grosse solidité sur cela et on utilise bien toutes les armes à notre disposition. C’est une équipe qui a un vrai effectif, qui a l’habitude de batailler la semaine pour prendre la place sur le terrain le week-end. Il y a une rivalité, c’est clair, tout le monde veut jouer. Mais il y a une dynamique qui fait qu’elles ont clairement en tête l’objectif collectif. Si on gagne un titre, personne ne se rappellera qui était la pointue, la passeuse, la libéro. Mais on se rappellera qu’on a gagné un titre. Tout le monde gagne et tout le monde perd. C’est cela la vraie clé. L’équipe est très solide en ce moment et cette série nous a permis de gagner en confiance. Je suis content du travail qu’on a fait. Après 19 journées, ce n’est pas la surprise, c’est un projet qui nous donne des bons résultats. Je n’aime pas le mot surprise accolé à notre équipe. Mais les vrais moments importants arrivent maintenant.

C’était un vrai choix dans la construction de l’équipe en début de saison, de densifier la rotation plutôt que de mettre beaucoup d’atouts dans les mains de deux ou trois joueuses seulement ?

On vient de loin, comme on dit. La saison dernière (10e) a été très compliquée au niveau sportif, pour plusieurs raisons. On a eu la possibilité de commencer très tôt le recrutement et imaginer l’équipe qu’on voulait. On a commencé très tôt le mercato et on a construit l’effectif avec différents profils. On ne voulait pas faire des paris sur une ou deux joueuses mais trouver une équipe élargie, avec «treize titulaires». Je suis très content de cela. C’était l’objectif. Par exemple, sur les ailières on a essayé de construire pour avoir deux profils différents, deux joueuses plus offensives et deux plus sur un jeu équilibré. Sur les centrales, pareil. On a une bonne qualité de service, un duo de libéros intéressant en championnat et un duo de passeuses complémentaires avec la jeune Emilie Respaut et une joueuse d’expérience comme Rudy Renko Ilic. D’ailleurs, on a cherché aussi cette expérience internationale. On a 10 joueuses sur treize qui font partie ou ont fait partie de leur sélection nationale. Ça veut dire une expérience de jeu, de vie aussi, être pro en dehors du terrain. Honnêtement et objectivement, on est surpris par les standards que l’équipe arrive à garder. Attention, on n’a encore rien fait, hein ! Il y a deux championnats : la saison régulière et les Play-Offs et le plus important, ce sont les Play-Offs.

Un mot sur Emilie Respaut (21 ans), à qui vous avez confié la gestion du jeu cette saison et qui tient parfaitement le poste ?
C’est une longue histoire Emilie. On se connaît depuis longtemps. Ce n’est plus une espoir du volley, c’est une jeune joueuse certes, mais c’est la réalité du volley français à son poste. Elle a besoin de faire son expérience, de voir les bonnes et les mauvaises situations, de gérer les moments difficiles dans une match, dans une saison. Elle a encore une grosse marge de progression, technique mais aussi dans la gestion de jeu. On voulait donner un nouveau souffle au club, dans l’effectif. Le club est aussi en mutation et on voulait aussi donner un peu de jeunesse. On est exactement dans ce projet. Et avec Rudy, elles forment un duo très fort. Elles sont très différentes dans le jeu, il y a une concurrence saine, qui n’est pas pour gagner la place de l’autre mais pour s’aider. Emilie profite bien de cette possibilité de grandir dans un effectif professionnel qui bosse et avoir la possibilité de gérer, en première personne, les situations de jeu.

Le club se développe, vous délocalisez trois matches cette saison à Marseille. Comment le PAVVB peut-il grandir pour venir titiller les grosses écuries comme Nantes, Mulhouse ou Levallois-Paris par exemple ?

On a déjà délocalisé deux rencontres au Palais des Sports de Marseille, contre Voléro Le Cannet et le boxing day contre Levallois-Paris, et on délocalisera le match contre Chamalières. Ça nous permet de faire un véritable spectacle. On est invaincu à domicile. A domicile, pour nous, c’est clair que c’est la salle Mandela de Venelles. Mais on se projette aussi maintenant sur le territoire. Il y a quelques clés pour essayer d’avoir du succès dans le sport, mais dans l’entreprise en général, c’est travailler dans la continuité. Ça veut dire continuer à poursuivre les objectifs qu’on s’est donné cette année et apprendre des choses négatives. Après la saison dernière, on est resté solidaire avec le club, le staff aussi, dans le travail quotidien. Je pense que le travail à la fin paye. Tu peux mieux performer, pousser la machine au max de la vitesse. Les clés pour le développement du club, c’est la continuité et c’est pour cela que je me suis inscrit dans ce projet il y a presque deux saisons et que je veux poursuivre.  Je crois dans le projet du club. C’est un projet ambitieux, ça n’arrive pas d’un jour à l’autre. Il n’y a pas que les moyens (financiers). Il faut inventer autre chose et travailler sur la continuité pour faire grandir ce club, le faire rayonner dans la région. On est le club féminin le plus important de la région, on doit continuer sur cette dynamique et établir un vrai lien. Voir l’avenir du club un peu plus sur les collectivités autour de nous et pas que Venelles. On reste fidèle à notre salle de Venelles bien sûr, mais dans le sport de haut niveau, il faut agrandir un peu le bassin et regarder le marché le plus large possible.

Quel est le discours que vous tenez aujourd’hui pour entretenir la dynamique tout en maintenant vos joueuses en vigilance ?

C’est simple, on n’a rien fait ! Bravo à nous parce qu’on a fait un bon parcours. Je pense que dans l’histoire du club, il n’y a pas une série avec neuf victoires en championnat plus une en Coupe de France. Ça fait deux mois que l’on ne perd pas un match, c’est quelque chose de très important. Mais je ne regarde jamais le classement, je ne parle jamais de classement aux joueuses. Les joueuses savent qu’il faut travailler tous les jours. On doit être capable de rebondir sur tous les coups. On cherche toujours à modifier des choses pour garder l’attention très haut. Je ne fais pas de grand discours. Si on maintient ce rythme, on pourra envisager de bons résultats jusqu’à la fin. Mais il faut rester vigilant.

Le PAVVB est 2e en SP 6 et qualifié pour les quarts de finale de la Coupe de France. Quel est désormais votre objectif ?

Quand je commence une saison, c’est toujours pour essayer de gagner. J’étais convaincu cette année qu’on avait fait un bon travail avec la cellule recrutement et qu’on pouvait s’inscrire dans les premiers cinq-six du championnat. Le premier objectif était d’entrer le plus vite dans les Play-Offs. Aujourd’hui, on ne peut pas se cacher. On est 2e, on jouera un quart de finale de la Coupe de France dans une semaine, qui est un trophée important pour le club, qui l’a déjà gagné deux fois. L’objectif c’est d’aller jusqu’au bout. On ne peut pas se cacher dans les deux compétitions. 

lnv