
Tourcoing, l’espoir des beaux jours

Le TLM a quitté sa terre, son abri du Nord ce vendredi. Direction Chartres, pour une finale de Coupe de France qui convoque forcément de grands espoirs et d’heureux souvenirs. Troisième de l’exercice régulier, dans un bilan quasi similaire à celui de la saison dernière, qui valide un peu plus fortement la présence tourquennoise sur la «grand-place» du volley masculin français, la troupe de Dorian Rougeyron entre maintenant dans les grandes heures du printemps. Celles qui comptent et qui doivent faire éclore toutes les promesses entrevues durant sept mois de travail.
L’entraîneur nordiste ne s’y trompe pas. Il sent bien, ces derniers jours, une excitation palpable. Cette envie d’entrer fièrement dans les ultimes combats. «C’est forcément une période excitante et enthousiasmante. Tout ce que l’on construit tout au long de l’année, c’est pour ces moments-là. C’est là que tout se joue. Depuis le début de la saison, notre leitmotiv est de dire que l’on joue chaque compétition pour la gagner. On est là-dedans. Evidemment, on ne contrôle pas tous les éléments pour gagner un championnat ou une finale de Coupe de France, et en premier lieu le niveau de nos adversaires. Mais sur les éléments que l’on contrôle, notre niveau d’engagement, notre niveau de concentration, on va essayer d’être à 100% sur ces choses-là pour se donner le maximum de chances», résume l’ancien technicien du Paris Volley, à la tête du TLM depuis l’été 2023 et qui a prolongé l’aventure dans le Nord jusqu’en 2029.
Première étape de ce grisant challenge de printemps, la finale de Coupe de France, samedi soir, au Colisée de Chartres. Derrière la belle affiche de la finale féminine, entre Nantes et Mulhouse, dans un remake de l’édition 2024 décrochée par les Neptunes, Tourcoing a rendez-vous avec le n°1 de la saison régulière, Montpellier. Un duel qui recèle moult incertitudes et laisse grand ouvert le champ des possibles. Les deux équipes ont en effet terminé la saison quasiment dos à dos : mêle bilan victoires – défaites (17-7) et égalité sur les confrontations (1-1) en Marmara SpikeLigue. «Quand tu regardes juste les chiffres, c’est une finale indécise», admet Dorian, qui estime cependant : «Après, si on veut être très honnête, la dynamique est plus à leur avantage. Ils ont fini le championnat sur les chapeaux de roue, en battant tous les gros.»
S’il fallait voir d’autres similarités entre ces deux formations, le sang argentin qui coule dans les veines des jeux montpelliérains et tourquennois a tôt fait de les relier naturellement, avec d’un côté le tandem remarquable de réceptionneurs-attaquants montpelliérains, Ezequiel Palacios – Tomas Lopez Pascual, et de l’autre un trio sud-américain, Pablo Koukartsev – Ignacio Luengas et Jan Martinez Franchi, qui apporte efficacité, sens tactique et stabilité émotionnelle au groupe nordiste. «Chez les Argentins, il y a quelque chose qui nous ressemble, c’est cette philosophie du volley, qui est technique. Quand on prend u joueur argentin, on sait que sur le plan technico-tactique, il ne va pas être très loin de notre philosophie de jeu», avise Dorian.
Cela était d’autant plus précieux dans la construction tourquennoise cette saison, que les commandes du jeu ont été donnés à un jeune passeur de 18 ans au moment de l’intronisation, Amir Tizi-Oualou, devenu la sensation à son poste cette année. Largement aperçu en première partie de saison 2023-2024 à Montpellier, tiens donc, lorsqu’il a pallié la blessure de Rafaël Corre, Amir a connu une trajectoire assez vertigineuse en sept mois à Tourcoing, notamment dans l’apprentissage tactique d’un match. «C’est un joueur qui a beaucoup de talent, qui aime créer, mais il faut trouver le juste équilibre entre la création et la justesse tactique, le fil conducteur du match. Il a encore des progrès à faire évidemment, mais il est dans une démarche de développement sur ce plan-là et il s’en est très bien sorti. Après, sur le plan mental, il est assez bluffant. Il n’a jamais peur et n’hésite pas à prendre ses responsabilités», dévoile Dorian.
C’est ainsi armé, fougueux et convaincu que le TLM veut embrasser les jolis moments à venir. A commencer donc par cette finale de Coupe de France, un trophée qui trône en belle place dans la vitrine du club, avec ce succès spectaculaire en 2018 face à Chaumont (3-2). «Je ne sens pas un lien particulier avec la Coupe», tempère le coach. «Mais chaque opportunité de gagner un titre génère de l’engouement. A fortiori quand il y a peu de titres accrochés au palmarès.» Deux cars de supporters feront donc route vers Chartres et les chants s’entendront ensuite bien au-delà, pour couvrir l’aventure du TLM en Play-Offs.
Car derrière la finale de Coupe de France, Tourcoing et Montpellier devront vite faire la bascule, avec les quarts de finale de Play-Offs en ligne de mire et Poitiers sur la route des Nordistes. «L’enchaînement finale de Coupe et Play-Offs est un énorme défi. Ça va être très court et c’est quelque chose que j’appréhende. La digestion de cette finale à cinq jours du premier match des quarts de Play-Offs, réussir à régénérer l’équipe, ça va être un grand challenge», convient Dorian, à l’heure de faire éclore les belles promesses.