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ligue nationale
de volley

«Jouer plus, plus longtemps, pour tous»

le 23/07/2025
Président de Reims et secrétaire général de la LNV et représentant de LBM, Rodolphe Adam explique les réflexions et les contours qui ont mené la Ligue BM vers ce nouveau format en «trois phases» régulières et sans Play-Offs mis en place à la rentrée prochaine.
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Pouvez-vous nous raconter la genèse de l’instauration de ce nouveau format qui régira le championnat LBM dès la saison prochaine ?
Avant de parler du résultat, je suis assez content de la méthode. Cela résulte d’un échange avec les clubs. Il n’y a pas de formule sportive miracle. On s’est posé la question : Que veut-on, quels sont nos objectifs ? Ce qui est ressorti, de façon très majoritaire dans les clubs, c’est que l’on voulait une exposition maximum. On est relativement contraint par la Fédération Internationale, puisque la fenêtre de tir, en gros, c’est mi-octobre – mi-mai. L’idée était de l’exploiter au maximum. Jouer plus et plus longtemps, c’était la thématique, sachant qu’on n’arrive pas à faire une Ligue B à 14 ou 16, que l’on a un problème de nombre. Mais en même temps, si on veut faire une division qui se pérennise et se développe, il faut que les gens qui y sont puissent développer leur modèle économique. C’était cela la genèse : jouer plus, plus longtemps, de façon à ce que nos clubs aient plus d’opportunités pour faire de la recette et se développer.

On imagine que plusieurs formules ont été pensées et qu’il a fallu faire des choix ?
Il y a eu beaucoup de modèles, effectivement. On a renoncé aux Play-Offs. C’est un choix, on l’assume. Il y a la dramaturgie des Play-Offs, avec l’élimination directe, qui est sympa. Sauf que dans ce modèle, la saison s’arrête pour ceux qui n’y sont pas et qu’à l’arrivée, il n’y a finalement que les deux finalistes qui vont au bout du chemin. Dans le comment jouer plus et plus longtemps, il faut aussi rajouter pour tous. C’est le pour tous qui est super important ! Il faut que tous les clubs puissent se développer. La formule sort de ce raisonnement-là. On n’a rien révolutionné. D’autres sports le font, d’autres pays de volley font des formules en trois séquences. C’est sûr que si on était 16 en Ligue BM, on ferait 30 matches aller-retour et on n’en parlerait plus.

Concrètement, comment avez-vous établi le calendrier en trois séquences pour respecter au mieux l’équité sportive ?
L’équité sportive n’est jamais parfaite. En quoi les Play-Offs sont-ils équitables ? C’est une élimination directe, sur un match parfois, qui doit sanctionner le résultat de toute une saison. Effectivement, tout le monde ne va pas se déplacer autant de fois chez le même adversaire. Mais est-ce qu’un championnat symétrique en devient équitable ? Quand vous rencontrez une équipe, il y a la vérité du week-end, les blessés des uns et des autres… Globalement, on a des équipes au nord et des équipes au sud. Ce qui a été important pour nous, c’est qu’on ne voulait pas se retrouver avec une troisième phase où un club n’allait avoir que des petits déplacements autour de chez lui et d’autres qui auraient doublé leurs plus longs déplacements. Cela a été notre vigilance. On a travaillé suer des chapeaux, de façon à ce qu’en termes de déplacements, il y ait un certain équilibre. On a aussi quatre dates en semaines et l’on sait que ce n’est pas souvent évident pour les clubs de Ligue B de recevoir en semaine. On a fait en sorte que tous les clubs aient le même nombre de matches en semaine, c’est-à-dire deux. Seul Saint-Quentin n’en a qu’un. On est un nombre impair, tant mieux pour lui.

On sait que l’économie des clubs en Ligue B n’est pas simple. Cette formule peut-elle aider les clubs à générer plus de recettes et à développer leur économie ?
Très modestement, c’est l’ambition qu’on a avec cette formule. Après, la formule ne fera pas l’économie des clubs. C’est à chacun de travailler son économie. Ces 15 matches que vont avoir tous les clubs, c’est l’opportunité d’aller voir leurs partenaires, de construire un modèle avec leur public, sur des prestations garanties. La concurrence avec les autres sports, tous les clubs de Ligue BM l’ont. Je ne pense pas que ce soit invivable. On est aujourd’hui sur un public spectateur, qui va venir voir du volley, puis deux semaines plus tard du hand ou du basket. C’est à nous aussi de travailler là-dessus. Pour cela, il faut que l’on ait de la visibilité. Quand votre championnat s’arrête début mars, c’est extrêmement dur d’aller voir les collectivités, les partenaires ! A chacun de s’emparer de cette opportunité-là, de la valoriser, de la vendre. Alors, oui, ça va générer des coûts de déplacement supplémentaires. On ne peut pas vouloir jouer plus et se déplacer moins. En revanche cette formule a un énorme avantage, c’est qu’elle permet aux clubs, à partir du moment où le calendrier est fixé, de réserver tous ses déplacements jusqu’à la fin de la saison et donc d’être sur des tarifs plus avantageux.

Le fait d’installer ainsi, jusqu’à la fin de la saison, un rendez-vous régulier avec le public, peut-il attirer plus de monde dans les salles en Ligue BM ?
Ce qui est évident en Ligue B, c’est que les recettes matches ne sont pas à la hauteur de ce qu’elles pourraient être. C’est un sujet. Il faut que tous les clubs de Ligue B augmentent leurs recettes matches. Il n’est plus concevable de ne pas faire de recettes quand on joue à domicile. La formule tend vers cet objectif. Plus de matches, des dates fixes, plus longtemps. L’outil a été dimensionné pour répondre à cet objectif-là. A chacun de s’emparer de l’outil et travailler. On a vu des salles de plus en plus remplies ces dernières années. Il faut continuer sur cette lancée-là et monétiser.   

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